C'est dans ma tête. Quelles "bonnes résolutions" pour 2021 ?
Le début de l’année est, traditionnellement, le moment où l’on prend des "bonnes résolutions". Mais beaucoup de gens se demandent cette année, étant donné la situation, quelles "bonnes résolutions" ils pourraient prendre, et si cela a encore un sens.
franceinfo : En 2021, pouvons-nous encore prendre des "bonnes résolutions" ? Et si oui, lesquelles ?
Claude Halmos : Les réticences dont vous parlez sont compréhensibles : la tradition des "bonnes résolutions" procède de l’idée que la nouvelle année pourrait permettre de "repartir à zéro" et donc de l’idée de renaissance. Or cette année, étant donné la situation, l’idée de renaissance peut paraître lointaine. Et pourtant certaines "bonnes résolutions" nous seraient utiles, pour nous aider à trouver en nous des forces, pour résister.
Vous pensez à quoi ?
Les "bonnes résolutions" que nous prenons habituellement visent à nous permettre de nous débarrasser de la partie de nous que nous n’aimons pas (celle qui fume trop, qui ne fait pas de sport, etc…), pour nous rapprocher de ce que nous rêverions d’être. Et c’est en général d’ailleurs parce que passer du rêve à la réalité demanderait trop d’efforts que nous ne réussissons pas à tenir ces bonnes résolutions. Or la situation actuelle pourrait nous inciter à fonctionner autrement. C’est à dire à partir, non pas de ce que nous rêverions d’être, mais de ce que nous avons besoin d’être, pour affronter la réalité actuelle. Et à nous fixer des objectifs réalistes (en rapport avec ce que nous sommes vraiment), que nous pourrions tenir.
De quoi avons-nous besoin ?
La situation actuelle est, pour notre psychisme, une sorte d’épreuve sportive de haut niveau. Elle nous impose des choses, comme les confinements, qui nous font violence psychologiquement, et physiquement. Des privations pénibles en matière de temps, d’espace, de liberté, de travail, de contacts, d’accès à la culture, etc… Et un surcroit d’angoisses par rapport à nous-mêmes, et nos proches. C’est très éprouvant (tous les sondages le montrent). Et c’est par rapport à cela qu’il faut nous armer.
De quelle façon ?
Pour se préparer à une épreuve sportive, il faut être conscients des risques. Or, dans celle que nous affrontons, nous risquons un surcroit soit de sentiments dépressifs, soit d’agressivité, soit des deux. La bonne résolution "anti-déprime" serait donc de ne se focaliser ni sur le passé, et ce que l’on n’a plus, ni sur l’avenir et ses incertitudes, et de vivre au présent, en essayant d’y trouver du plaisir. Et celle "anti-agressivité" de se rappeler que l’on est agressifs, parce qu’agressés par la situation. Et d’essayer, en cas de conflit, de le faire comprendre aux autres. Mais tout cela étant évidemment plus facile à dire qu’à faire, et l’important étant de ne pas nous maltraiter plus que nous ne le sommes déjà, la bonne résolution principale est d’essayer bien sûr, de garder ce cap, mais sans se mettre la barre, trop haut, sans se fustiger quand on n’y arrive pas, et surtout en se félicitant quand on y arrive. Bonne année à tous !
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