C'est ma planète. Vers un nouveau sanctuaire marin en Antarctique
Une expédition de scientifiques et de militants de Greenpeace est partie cette semaine, direction l'ouest de l'Antarctique à la découverte d'un éco système marin encore très peu exploré, avec pour ambition de le faire classer comme aire marine protégée.
Pendant trois mois, l'Arctic Sunrise, le bateau brise-glace de Greenpeace va croiser en mer de Wedell à l'ouest du sixième continent. Les seize membres d'équipage viennent juste de passer le tempétueux détroit de Drake au niveau des cinquantièmes hurlants. Les scientifiques à bord ont hâte d'arriver sur place pour pouvoir plonger grâce aux modules sous marins dans cette zone très peu explorée. Ils pourront ainsi étudier des éponges rares, les coraux froids mais s'intéresseront aussi aux léopards des mers, aux phoques de Wedell, et au krill que l'on appelle aussi zoo plancton. Il s'agit de la base de la chaîne alimentaire dans le milieu marin dont les dernières baleines de la planète viennent se délecter parce qu'il est encore très abondant dans cette mer.
Un enjeu de préservation
On ne protège vraiment que ce que l'on connaît bien. Greenpeace lance donc cette campagne avec une idée de préservation derrière la tête parce qu'en octobre se tiendra la réunion annuelle de la commission pour la conservation de la faune et de la flore marine en Antarctique. La commission réunit chaque année 24 pays membres et l'Union européenne pour décider des activités de pêche et d'exploitation des ressources naturelles des zones marines autour de l'Antarctique. L'Allemagne, membre de cette commission, propose cette année aux autres États de créer un sanctuaire marin de près de 3 millions km2 en mer de Wedell. C'est donc pour soutenir cette proposition que Greenpeace lance cette campagne avec même la signature d'une pétition .
L'Antarctique: terre préservée
Le continent n'appartient à personne et tout le monde a décidé de le protéger comme une terre de paix et de recherche scientifique. Mais pour l'exploitation des ressources marines, les appétits sont plus aiguisés. D'autant que le krill est pêché aujourd'hui pour nourrir les poissons d'élevage donc certains pays très peuplés comme la Chine et la Russie n'ont pas très envie de créer des aires marines protégées. L'an dernier, ils se sont opposés à la création d'une réserve à l'est de l'Antarctique. Pire, en 2011, la Russie disait vouloir faire des recherches sur les réserves minières mais aussi en pétrole ou en gaz sur le continent. Une menace plane toujours donc sur cet éco système fragile et l'un des derniers préservés par un accord international. Pour Greenpeace c'est aussi l'occasion de rappeler que certains experts estiment qu'il faudrait sanctuariser 30% de notre espace marin pour garder une planète en bonne santé.
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