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La "facture" de Cigéo, futur centre de stockage profond de déchets radioactifs

L'agence nationale des déchets radioactifs, l'Andra, a estimé que le projet de stockage de déchets radioactifs Cigéo, à Bure dans la Meuse, pourrait couter autour de 30 milliards d'euros. Mais ce projet unique en son genre est très difficile à chiffrer en réalité.
Article rédigé par Anne-Laure Barral
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (© Fotolia / pict rider)

L’Andra reconnait qu'elle ne peut pas être plus précise parce que comme ce site de stockage ne doit entrer en service qu'en 2025, il est difficile de dire précisément dès aujourd'hui quel sera le cout du travail, des matériaux ou de l'énergie dans les 100 prochaines années. Mais d'ores et déjà, EDF et Areva, qui devront financer Cigéo ont déjà dit qu'il fallait réduire les couts à 20 milliards. Et rien n’est moins sûr.

Le site de stockage de nos déchets les plus dangereux   

Cigéo est le nom d'un futur centre de stockage géologique profond des déchets radioactifs. Pour l'agence chargée du projet, c'est un site industriel unique en son genre, un défi technique. Pour les anti-nucléaires, c'est une poubelle où l'on enterrera nos déchets les plus dangereux, ceux qui viennent des cœurs des réacteurs de toutes nos centrales françaises. Ils représentent 96% de la radioactivité que nous avons à gérer, même si leur volume, pour l’instant est estimé à 80.000m3, une faible partie du volume total de nos déchets nucléaires.

Cela fait 40 ans que la France cherche à savoir ce qu'elle fera de ses déchets nucléaires

Pour l'instant la plupart refroidissent dans les piscines de l'usine de la Hague, puis y sont entreposés. L'idée est de leur trouver une destination finale, le choix est donc de les enfouir à 500 mètres sous terre dans la Meuse, où la couche d'argile va servir de barrière géologique parce que leur radioactivité est si forte qu'elle va traverser les colis vitrifiés dans lesquels ils sont emballés, puis les futs métalliques dans lesquels ils seront rangés. Il faut s'assurer que toutes ses barrières ralentiront suffisamment la radioactivité pour éviter qu'elle ne remonte à la surface, alors que certains radio-éléments comme l'iode 129 ont une durée de vie de 16 millions d'années. Un défi technique et temporel pour les uns, une aberration écologique pour les autres qui proposent d’entreposer en surface près des centrales nucléaires ces déchets.

L’État doit trancher sur le montant de la facture de ce projet mais cela semble impossible. D'autant plus que l'Autorité de sureté nucléaire trouve les estimations de l'Andra très optimistes. Pas question pour l’ASN de lésiner sur les moyens financiers pour contenir la radioactivité.

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