Arrêt cardiaque : des applis pour sauver des vies
Martin Ducret, médecin et journaliste au Quotidien du Médecin, nous parle aujourd’hui d’applications téléchargeables gratuitement, sur smartphone, qui permettent de sauver des vies en cas d’arrêt cardiaque.
franceinfo : Expliquez-nous...
Martin Ducret : En cas d’arrêt cardiaque dans la rue, il y a très souvent des personnes pour appeler le 15, mais malheureusement pas toujours pour pratiquer un massage cardiaque, ou pour utiliser un défibrillateur avant que les secours arrivent sur place.
C’est pourquoi il existe, depuis quelques années, des applications smartphone comme SauvLife, qui permettent à tout volontaire qui l’a téléchargée, et qui se trouve à proximité de l’arrêt cardiaque, d’être alerté pour venir effectuer un geste qui sauve, en attendant que le SAMU prenne le relais.
Le voisin de palier, un médecin à proximité ou un simple passant qui a l’application en poche, pourra être alerté, guidé par GPS, et intervenir sur la victime. Et pas forcément besoin de formation spécifique, le SAMU vous guide par téléphone.
D’ailleurs, une récente étude a montré l’efficacité de ces applications ?
Oui, une étude européenne sur près de 10.000 patients, victimes d’un arrêt cardiaque hors de l'hôpital, et dont la moitié a bénéficié, dans sa prise en charge, de la mise en route d’application de type SauvLife. Au final, quand l’application d'alerte a été activée, le taux de survie à 30 jours des victimes a augmenté de 2,5%. Et 2,5%, ça parait peu, mais ça fait 112 personnes sur 4.600 qui ont pu survivre, c’est énorme.
"L’application SauvLife a permis de sauver 675 personnes depuis sa création, m'a indiqué le Professeur Lionel Lamhaut, médecin urgentiste et fondateur de SauvLife. Mais c’est encore insuffisant ! Sur les 50.000 arrêts cardiaques par an en France, seuls 5% survivent, alors que dans certains pays du Nord de l’Europe, on est à 40%."
L’explication de ce retard s’explique par le manque de sensibilisation et de formation des Français, face à un arrêt cardiaque. Encore trop de personnes ont peur de mal faire, de casser une côte par exemple. Et quand on sait que chaque minute sans massage, c’est 10% de survie en moins, et que les secours mettent en moyenne 13 minutes pour arriver, il vaut mieux mal faire un massage cardiaque que de ne rien faire, car chaque minute compte !
En fait, n’importe qui peut participer à sauver une vie, et une application comme SauvLife vous y aidera grandement, il est donc temps de la télécharger.
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