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C'est ma santé. Les mannequins aussi ont droit à leur médecine du travail

Une structure médicale parisienne vient d'obtenir l'agrément du gouvernement pour prévenir les risques sociaux dans le secteur du mannequinat. 

Article rédigé par franceinfo, Bruno Rougier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un mannequin lors de la présentation de la collection automne-hiver de Chloé, à Paris, le 2 mars 2017. (PATRICK KOVARIK / AFP)

Alors que la Fashion Week se termine mercredi 8 mars, le Quotidien du médecin  fait le point sur la médecine du travail des top models.

On le sait, le corps est essentiel dans ce métier. Pourtant, la profession ne faisait l'objet d'aucune surveillance spécifique. Les choses sont en train de changer. Une structure qui dépend du centre médical de la Bourse, à Paris, vient d'être agréée pour une durée de 5 ans.

C'est là que seront suivis tous les mannequins français, en particulier pour prévenir les risques professionnels. Car les mannequins doivent souvent accepter des conditions drastiques pour avoir le droit de défiler sur un  podium, à commencer par un tour de taille filiforme, à tel point que certains mannequins sont décédés d'anorexie mentale.

Brisant la loi du silence, Victoire Maçon Dauxerre, qui avait défilé pour les plus grands couturiers, a publié un livre en janvier 2016. Son titre est éloquent : Jamais assez maigre.

Des mesures pour éviter les excès en France

Les premières mesures remontent à 2008, avec la Charte d'engagement volontaire sur l'image du corps. Proposée par le ministère de la Santé, elle a été signée par plusieurs fédérations du monde de la couture et du mannequinat. Les professionnels s'engageaient à accepter la diversité corporelle et à éviter tout stéréotype.

Fin 2016, deux amendements ont également été adoptés, dans le cadre de la loi de modernisation de la santé, pour combattre la maigreur excessive dans le milieu de la mode : le premier oblige la mention "photo retouchée" si c'est le cas, le second instaure une visite médicale obligatoire pour les mannequins, avec surveillance de leur indice de masse corporelle.

Si cet indice est inférieur à un certain seuil, les tops modèles n'auront pas l'autorisation de travailler en France. Mais les décrets d'application ne sont toujours pas encore parus, ils sont attendus pour le printemps.

Tout reste à construire

Le rôle de ce nouveau centre de médecine du travail, destiné aux mannequins, variera selon les moyens qui lui seront alloués. Une chose est sûre : la tâche est immense.  

Par exemple, il est aujourd'hui impossible de savoir précisément combien il y a de mannequins en France. Entre ceux qui sont déclarés et ceux qui en vivent vraiment, les chiffres vont de 8 000 à 800. L'agrément que vient d'avoir le centre parisien devrait lui permettre d'avoir accès à des chiffres plus précis.

Plus globalement, tout est à construire en matière de médecine du travail des top models : les bases de données, les études sur les risques professionnels... Et surtout, il faudra que cette structure soit soutenue par les pouvoirs publics face à une profession qui n'aime pas que l'on regarde ce qui se passe dans les coulisses. La santé des mannequins reste un sujet tabou.   

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