Diabète de type 1 : deux nouveaux traitements pour ralentir la progression de la maladie
Martin Ducret, médecin et journaliste au Quotidien du Médecin, nous parle aujourd’hui de deux nouveaux médicaments qui permettent de ralentir la progression, à son stade précoce, du diabète de type 1, une maladie qui touche plus de 250.000 personnes en France.
franceinfo : Avant de parler de ces traitements, expliquez-nous ce qu'est que le diabète ?
Martin Ducret : Le diabète, c’est une maladie chronique qui se manifeste par une hyperglycémie, c’est-à-dire un excès de sucre dans le sang. Il en existe deux types : le diabète de type 1 – qui survient chez l’enfant, l’adolescent ou le jeune adulte – est secondaire à la destruction auto-immune des cellules d’un organe du système digestif, le pancréas.
Celui-ci ne peut alors plus produire une hormone indispensable pour faire baisser le sucre dans le sang, l’insuline. Sans insuline, le sucre s’accumule et devient alors toxique pour le corps humain. Les malades atteints du diabète de type 1 n’ont pas d’autre choix, que de s’administrer plusieurs fois par jour de l’insuline, l’unique traitement pour rester en vie.
Le diabète de type 2, beaucoup plus fréquent, touche des adultes en surpoids ou obèses. Dans ce cas, pas de destruction des cellules du pancréas, la maladie est due à une résistance des cellules du corps humain à l’insuline, et aussi à une moindre production d'insuline par le pancréas. La prise en charge est alors différente de celle du diabète de type 1, et il existe de nombreux médicaments pour le traiter, pas seulement l’insuline.
Les deux médicaments novateurs en question, qui font chacun l’objet d’une publication récente dans le New England Journal of Medicine, concernent donc le diabète de type 1 ?
Oui, exactement. Le premier, le teplizumab, est un traitement préventif qui permet de retarder l’apparition de la maladie en neutralisant les lymphocytes T, les cellules immunitaires responsables de la destruction du pancréas. "Ce médicament concerne les patients à risque de diabète de type 1, majoritairement des enfants, et leur ferait gagner 2 à 3 ans avant la survenue de la maladie", m’a expliqué le professeur Jean-François Gauthier, chef de service d’endocrinologie et diabétologie à l'hôpital Lariboisière, à Paris, et président de la société francophone du diabète.
"Le deuxième, le Baricitinib, est un anti-inflammatoire qui ralentit la destruction des cellules du pancréas. Il est administré dans les premiers jours suivants le diagnostic et permet de diminuer l’intensité de la maladie et probablement la survenue de complications, le tout avec très peu d’effets secondaires." Ces deux médicaments, pas encore disponibles sur le marché français, viennent donc renforcer l’arsenal thérapeutique pour traiter le diabète de type 1 qui n’avait jusqu’alors que l’insuline comme unique traitement.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.