La médecine physique et de réadaptation (MPR) : une spécialité médicale méconnue
Martin Ducret, médecin et journaliste au Quotidien du Médecin, évoque aujourd'hui la MPR, la médecine physique et de réadaptation. Matthieu Lartot, le journaliste de France 2 qui commente la coupe du monde de rugby, a subi l'amputation d’une jambe il y a deux mois et demi, à cause de la récidive d’un cancer osseux (un ostéosarcome). Hospitalisé dans une clinique spécialisée, il a bénéficié d’une prothèse et d’une rééducation qui lui a permis de remarcher rapidement.
franceinfo : À travers le parcours de cette personnalité, vous vouliez nous parler de cette spécialité médicale méconnue, la MPR, qui vise à rééduquer les patients ?
Martin Ducret : Oui, la MPR ça signifie médecine physique et de réadaptation. C’est une spécialité médicale qui vise à retrouver le bon fonctionnement d’un organe ou d’une partie du corps, secondaire à un handicap, causé par une maladie.
En fait, un médecin MPR est une sorte de chef d’orchestre qui met en œuvre un programme de soins adaptés au handicap du patient, pour qu’il puisse retrouver une qualité de vie la plus harmonieuse possible. Et si je dis "chef d’orchestre", c’est parce que les médecins MPR travaillent généralement en équipe, à l'hôpital ou en clinique, avec une multitude de spécialistes paramédicaux : des infirmières, des kinés, des ergothérapeutes, des orthophonistes, des psychologues ou encore des assistantes sociales.
Quels sont les problèmes de santé concernés par la MPR ?
Il y a beaucoup de maladies concernées, car c'est une spécialité très transversale. Mais c'est en grande majorité des maladies de l’appareil locomoteur – qui touchent les os, les muscles et les articulations. Ça peut être aussi bien un patient avec des douleurs lombaires chroniques invalidantes, qu’un patient victime d’un lourd accident de la route.
Dans le cas de Matthieu Lartot, c’est à cause d’une amputation, qu’il a été pris en charge dans un centre de rééducation orthopédique. Il a bénéficié d’abord de soins infirmiers pour cicatriser, puis d’une rééducation avec des kinés et des ergothérapeutes, pour réapprendre à marcher avec une prothèse.
Il y a aussi les maladies neurologiques qui sont prises en charge en MPR ?
Oui, des maladies neurologiques responsables d’un handicap, comme une sclérose en plaques ou un accident vasculaire cérébral. J’invite d’ailleurs les auditeurs à regarder le film Patients, réalisé par le chanteur Grand Corps Malade, disponible sur les plateformes. C’est un film autobiographique, où l’on suit la prise en charge de Grand Corps Malade, dans un centre de rééducation, spécialisé en neurologie à la suite d’un accident responsable d’une paralysie des quatre membres. Un film précieux pour comprendre le parcours de soins d’un patient présentant un handicap.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.