La pollution de l'air tue
L'étude réalisée par Santé Publique France confirme le poids de la pollution atmosphérique sur notre santé. Elle montre que cette pollution de l'air est responsable de 48 000 décès chaque année en France. Ce serait donc la troisième cause de mortalité dans notre pays après le tabac et l'alcool. Et cette pollution n'affecte pas que les grandes agglomérations puisque sur ces 48 000 décès, 14 000 sont dénombrées dans des villes dont la population est comprise entre 2 000 à 100 000 habitants. Les zones rurales sont aussi touchées par la pollution de l'air puisque 8 000 décès concernent des personnes qui habitent dans des villes de moins de 2 000 habitants. Ces résultats sont particulièrement intéressants pour deux raisons. D'abord parce que cette étude a été réalisée en partant des données de santé de près de 35 000 français alors qu'habituellement ces travaux partent de données plus générales, européennes. Ensuite, pour cette étude, les scientifiques ont établi une carte de France de la concentration des particules PM 2, 5 c'est-à-dire les plus petites, une carte qui concerne aussi bien les grandes villes que les zones rurales. Ces particules sont un excellent indicateur du niveau de pollution. Elles proviennent des feux de cheminées, des automobiles, de l'industrie et de l'agriculture.
En cause les particules inférieures à 2,5 microns
Ce sont les particules les plus dangereuses pour notre santé. Elles pénètrent au plus profond de nos poumons, au niveau des alvéoles où elles passent dans le sang. Elles peuvent donc atteindre tous nos organes et provoquent un vieillissement accéléré de nos cellules. Elles sont à l'origine de multiples maladies pulmonaires, cardiaques, neurodégénératives. Elles affectent aussi la reproduction et le développement du fœtus.
Plusieurs scénarios envisagés pour l'avenir
Les scientifiques ont regardé ce qui se passerait si toutes les communes françaises réussissaient à atteindre les niveaux de particules fines qui sont observées dans les 5 % des communes les moins polluées pour chaque taille de ville. On éviterait 34 000 décès chaque année. Autre scénario étudié : celui qui consisterait à respecter le Grenelle de l'environnement c'est-à-dire que l'on descende le niveau des particules PM 2, 5 à une quantité de 15 microgrammes par mètre-cube d'air. Dans ce cas, on éviterait chaque année 3 000 décès. Dernier point très important : ce ne sont pas les pics de pollution qui sont les plus dangereux, c'est l'exposition à un niveau moyen, voire faible pendant des années.
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