Pas de super médicament contre le mal de dos
Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5 examine ce mal du siècle et revient sur des études récentes qui ne débouchent pas sur une bonne nouvelle pour tous ceux qui rêvent d’une pilule miracle contre le mal de dos.
franceinfo : En examinant toutes les évaluations récentes de traitement contre ce mal du siècle, une équipe australienne n’a trouvé aucun résultat probant ?
Géraldine Zamansky : Exactement, et même au téléphone, je peux vous dire que j’ai vraiment senti la déception du Pr James McAuley, coordinateur de cet énorme travail à l’Université de La Nouvelle-Galles-du-Sud, un état du sud-est de l'Australie. L’objectif de son équipe, c’était d’établir, surtout pour les médecins généralistes, un classement des traitements les plus efficaces contre les douleurs aigües en bas du dos. Ces douleurs intenses qui surgissent plus ou moins brutalement, comme avec le fameux lumbago.
Alors, ils ont bien trouvé 98 essais cliniques, créés pour évaluer en tout 69 médicaments, parfois associés. Mais à chaque fois, leur qualité était trop faible pour réussir à distinguer scientifiquement les meilleures options. Avec, par exemple, des résultats positifs suspects, car la comparaison avec le placebo était très favorable, mais bizarrement, dans le groupe sous placebo justement, la douleur n’a jamais baissé. Alors que le Pr MacAuley est formel : en général, en trois semaines même sans traitement, ça va toujours mieux. Donc je résume, c’est louche.
Si l’on manque de preuve sur les traitements et que l’amélioration peut avoir lieu naturellement, il est urgent d’attendre sans rien prendre ?
Bon, tous ceux qui ont eu un lumbago vous diront que c’est impossible, tellement c’est douloureux. Mais le Pr McAuley m’a transmis l’ordonnance qu’il prescrit à sa mère dans ces cas-là. "Si vraiment tu as très mal, allonge-toi quelques heures, mais surtout pas plus de 2 jours, car après, on sait désormais que le manque de mouvement aggrave tout. Et prends du paracétamol. "
Je vous rassure, cet éminent spécialiste en neurosciences sait que le paracétamol n’est pas un puissant anti-douleur. Mais au moins, il n’est pas trop dangereux à dose contrôlée, et il peut déclencher l’effet placebo. L’espoir d’une amélioration aide à rebouger, et ce mouvement est bénéfique.
N'importe quel mouvement ?
Non, vous avez raison. Pour ce spécialiste australien, ces douleurs signalent qu’il faut changer ce qui les a déclenchées. Donc, bouger davantage, si c’est après de longues heures devant l’ordinateur. Ou faire un peu de marche après un excès de jardinage. Et surtout, essayer d’éviter certains médicaments. Car, à défaut d’avoir révélé les meilleurs, leur analyse a particulièrement confirmé les risques du Tramadol de la famille des opioïdes.
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