Psychothérapie en ligne : une étude britannique souligne l'efficacité de la TTC, la thérapie comportementale et cognitive
Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la santé sur France 5, évoque aujourd'hui l'efficacité de la thérapie comportementale et cognitive, quand elle est pratiquée une fois par semaine en "télé psychothérapie".
franceinfo : Cela a donc été prouvé par une étude britannique publiée cette semaine ?
Absolument. Une preuve obtenue à partir de l’analyse du parcours de 27 540 patients, qui ont bénéficié soit d’une séance hebdomadaire classique, en face-à-face, soit devant leur écran d’ordinateur. Avec une méthode commune dans les deux cas : la thérapie comportementale et cognitive.
En très simplifié, elle se concentre sur l’amélioration, au jour le jour, des capacités du patient et de sa vision du monde et de lui-même. Ce type d’approche est plus connu dans la lutte contre les phobies, où la personne affronte l’origine de sa peur à des doses très progressives.
Mais en cas de dépression ou de grande anxiété, une véritable présence est plus rassurante et donc plus efficace, non ?
Je le pensais aussi, mais pas du tout, les patients ayant suivi une "télé psychothérapie" allaient parfois même un peu mieux que les autres. Et surtout plus rapidement. 5 mois au lieu de 6, en comptant le temps d’attente entre le diagnostic et le début du traitement. C’est ce que m’a expliqué la première auteure de cette étude, Ana Catarino. Elle est directrice scientifique d’une structure difficile à imaginer pour nous. Une organisation privée qui propose des thérapies en ligne entièrement remboursées par le service de santé public britannique.
Je vous rassure, elle a réalisé cette étude avec des universitaires indépendants. Et chez nos voisins, chaque acteur de cette chaîne de soins doit rendre des comptes. Le parcours de tous les patients est donc enregistré, c’est ce qui a permis cette immense analyse. Ana Catarino espère donc que ces résultats vont faciliter l’adoption des thérapies en ligne, par davantage de gouvernants, de soignants, et de patients !
Des patients qui peuvent apprécier la discrétion de ces thérapies en ligne ?
Exactement. Car il reste un tabou sur le recours à l’aide d’un "psy", comme me l’a confirmé le Pr Antoine Pelissolo, psychiatre à l’Hôpital Henri Mondor. Alors pour lui, ces options en ligne peuvent être plus accessibles, y compris matériellement, selon le lieu d’habitation ou les horaires de travail. Et une prise en charge plus rapide diminue le risque d’une aggravation des symptômes.
Mais attention aux offres de soins douteuses sur Internet. Mieux vaut demander conseil à son médecin traitant, ou passer par des associations de patients agréées.
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