Soleil et cancer de la peau : l’institut national du cancer lance une campagne qui nous invite à rester à l’ombre
C’est le premier week-end des grandes vacances, le soleil brille du nord au sud. Mais attention, la protection contre les rayons solaires ne concerne pas seulement les adeptes de la plage.
En vacances, ou pas, cette chronique sur la protection solaire vous concerne. Même si vous ne mettez jamais les pieds sur une plage. Car les rayons du soleil peuvent être dangereux partout. les précisions de Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5.
franceinfo : La multiplication des cancers de la peau ces dernières années est vraiment liée à une méconnaissance du "risque solaire" ? C’est pour ça que l’institut national du cancer lance cette semaine une campagne qui nous invite à rester à l’ombre ?
Géraldine Zamansky : Exactement. La première phrase entendue par les dermatologues à l’annonce d’un cancer de la peau est souvent pleine d’incompréhension : "Mais, pourtant, je ne m’expose jamais au soleil !". Comme si les heures de jardinage torse-nu, par exemple, ne comptaient pas. Surtout lorsque des nuages légers donnent une fausse impression de protection et enlèvent la sensation de brûlure.
En fait, les fameux UV, les ultra-violets, traversent les nuages et abîment les cellules de la peau sans forcément provoquer la rougeur et la douleur du coup de soleil. Notre capacité de réparation étant limitée, un excès d’exposition finit par entraîner les anomalies à l’origine du cancer.
Mais le coup de soleil traduit quand même une agression particulière ?
Oui, bien sûr, surtout pour les enfants dont la peau est plus fragile. Le Pr Stéphane Dalle, dermatologue aux Hospices Civils de Lyon m’a expliqué qu’à cet âge-là, un coup de soleil multiplie les risques d’avoir un mélanome dès 30 ans. Le mélanome, c’est le plus agressif des cancers de la peau. Son nombre a été multiplié par 5 depuis 1990.
En dehors des enfants, les plus fragiles sont les personnes à la peau claire, celles qui bronzent difficilement, ou qui ont beaucoup de grains de beauté. Même si on en a peu, il faut s’alerter en cas d’apparition ou d’évolution irrégulière.
Vous n’allez quand même pas gâcher l’été de tous ceux qui ont envie d’avoir le teint moins blafard, et des enfants qui adorent faire des châteaux de sable ?
Non, surtout pas. Mais d’inciter à la modération ! Vous avez d’ailleurs évoqué le message de l’INCA, diffusé à la radio à partir d'aujourd’hui : "L’ombre, c’est l’endroit le plus cool de l’été !". Ce message invite à chercher l’ombre. Surtout aux heures où le soleil "tape" le plus fort, de 10h à 16h. Mais sur la plage, le parasol ne suffit pas, à cause de la réflexion du soleil par le sable. Ajouter de préférence des vêtements pour les plus jeunes. Et la fameuse crème solaire, avec au moins un indice de protection de 30 ou 50.
Alors attention, les deux heures d’efficacité théorique correspondent "en laboratoire" à une grande quantité presque jamais appliquée "en vrai". Donc si vraiment vous êtes au soleil, y compris à la montagne ou dans un jardin, n’hésitez pas à en mettre plus souvent. Et pour savoir à quel point il est menaçant, l’OMS, l’Organisation mondiale de la Santé vient de créer une application, Sunsmart. Elle vous indique l’indice UV local au fil des heures, et le niveau de protection à appliquer.
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