Une plante de Nouvelle-Zélande, le kanuka, soigne l'eczéma
C’est rare, mais aujourd’hui la chronique "C’est ma santé" nous fait voyager. Nous partons en Nouvelle-Zélande où une plante traditionnelle maori vient de prouver son efficacité contre l’eczéma.
Les conclusions du docteur Shaun Holt, co-fondateur d'un laboratoire pharmaceutique néo-zélandais qui utilise des matières premières toujours naturelles pour ses médicaments, sont enthousiastes. Contre l’eczéma, ils ont utilisé de l’huile issue des feuilles d’un arbre, le kanuka. Cette huile est un pilier de la médecine traditionnelle maori locale.
Le Dr Shaun Holt explique qu’ils avaient fondé leurs espoirs sur des recherches initiales en laboratoire prouvant un pouvoir anti-infectieux et anti-inflammatoire du kanuka. Un double pouvoir intéressant contre l’eczéma. Car dans cette maladie, l’équilibre de la peau est déréglé : elle est sèche, avec souvent une inflammation chronique. Et les démangeaisons peuvent provoquer des plaies qui s’infectent. Ce problème de peau abîme alors vraiment la vie quotidienne des patients. Certains enfants doivent même vivre avec des combinaisons complètes en tissu pour éviter de se gratter.
Des résultats similaires aux traitements par corticoïdes
Le kanuka pourrait les soulager et plus précisément une crème hydratante contenant 3% d’huile de kanuka. Une étude contre placebo a montré une véritable efficacité. En seulement six semaines, les volontaires sont passés d’un eczéma sévère à un eczéma léger. C’est-à-dire, toujours d'après le Dr Shaun Holt, une amélioration équivalente à celle obtenue avec la thérapie actuelle classique à base de corticoïdes dont les effets secondaires limitent l’utilisation. Or, l’essai n’a pas révélé d’effets secondaires inquiétant avec la crème à base kanuka. C’est ce qu'a confirmé le Nick Short, coordinateur de l’étude à l’Institut de Recherche Médicale de Nouvelle-Zélande.
La qualité de cette évaluation scientifique permet aujourd’hui au Dr Shaun Holt d’espérer trouver rapidement des distributeurs en Europe. Car cette crème n’entrerait pas dans la catégorie des médicaments mais des dispositifs médicaux, ce qui faciliterait sa commercialisation. Ils ont déjà une capacité de fabrication pharmaceutique. Et ils travaillent en partenariat avec une autre entreprise de biotechnologie locale créée par la communauté maori, propriétaire des forêts de kanuka. Cette organisation veillera à ne pas dépasser la quantité de feuilles que les arbres peuvent supporter de "donner". La production de la crème n’abimera donc pas ce patrimoine naturel et créera de l’emploi pour cette population très touchée par le chômage. C’est rare, mais cela ressemble vraiment à une belle histoire. Surtout que d’autres produits sont en cours d’évaluation pour traiter les yeux secs.
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