Vapotage chez les jeunes : attention à une nouvelle alerte

Parmi les conséquences du vapotage précoce, il a été constaté la présence de plomb et d'uranium en trop grande quantité chez les jeunes.
Article rédigé par Géraldine Zamansky
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La cigarette électronique (y compris les puffs) induisent des taux de plomb et d'uranium élevés chez les jeunes qui vapotent. (LUC BOUTRIA / MAXPPP)

Une étude met en garde, une nouvelle fois, sur les dangers des cigarettes électroniques pour les adolescents. Géraldine Zamansky, journaliste au Magazine de la Santé sur France 5, fait le point.

franceinfo : Des métaux toxiques ont été retrouvés dans l’urine de très jeunes américains qui vapotent ?

Géraldine Zamansky : Exactement. Surtout, des quantités importantes de plomb et d’uranium ont été détectées chez les adolescents les plus vapoteurs, c’est-à-dire ceux qui s’adonnent régulièrement à cette pratique (de 8 à 27 inhalations par jour), par rapport à un usage occasionnel (même pas une fois tous les jours). Résultat : 30% de plomb et près de 50% d’uranium supplémentaires. Attention, les taux en question demeurent faibles, puisque l’auteur de cette étude, le Dr Andrew Kochvar, jeune médecin chercheur de l’Université du Nebraska, précise que l’on ne sait pas encore aujourd’hui s’il s’agit de doses toxiques pour l’organisme. Mais pour lui, impossible de ne pas s’inquiéter face à cette exposition chronique à des métaux dont la dangerosité est, par ailleurs, établie.

Pour le plomb, le risque le plus connu est le saturnisme, une maladie qui peut altérer la croissance des enfants ?

Oui, cette menace est aujourd’hui connue grâce au plomb contenu dans de vieilles peintures ou dans l’eau du robinet contaminée par des canalisations trop anciennes. Les jeunes enfants sont alors les plus en danger. Mais – c'est ce que rappelle le Dr Kochvar – le cerveau et le corps d’un adolescent restent aussi en plein développement ! Les neurones n’ont pas fini de s’organiser avant 20 ans. Il faut donc, d’urgence, réduire l’accès à ces produits aux mineurs, et renforcer à la fois le contrôle des liquides utilisés et des cigarettes électroniques elles-mêmes. Car les métaux inhalés seraient directement collectés au contact des différents matériaux dont elles sont composées, avec une dégradation provoquée par la chaleur.

Ces risques disparaîtraient-ils avec l’interdiction des « puffs », votée en France ?

Pas entièrement. Car les puffs, si prisées par les jeunes en raison d’arômes souvent sucrés, sont en principe à usage unique. Or il reste les cigarettes rechargeables, celles dont la réutilisation, l’usure, est justement source de contamination comme l'explique le Pr Lion Shaham de l'University College, à Londres. Surtout si pour réaliser des économies, la résistance n’est pas changée régulièrement. Mais attention, ce spécialiste du sevrage tabagique tient à rappeler que si cette étude doit conduire à renforcer la protection des jeunes, le risque mesuré reste inférieur à celui d’une vraie cigarette. Son constat : si on est fumeur, vapoter est moins dangereux, si on ne l’est pas, il ne faut pas vapoter.

Le détail de l'étude (en anglais)

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