Le monde de la restauration s'ouvre de plus en plus au handicap

Longtemps, les restaurateurs ont pensé que des personnes en situation de handicap ne pouvaient pas intégrer la profession, en cuisine ou en salle. Aujourd’hui, l’inclusion n’est plus un tabou pour ces métiers pourtant réputés difficiles.
Article rédigé par Bernard Thomasson
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Toute l'équipe de L'ExtrA, à Reims, le seul restaurant inclusif ayant fait son entrée au guide Michelin. (JB DELARUE / L'EXTRA)

Depuis quelques années, les initiatives se multiplient de restaurants qui font travailler des personnes en situation de handicap. Ainsi à Reims, L’ExtrA en emploie 13 sur 17. Le chef Philippe Joly a quitté un étoilé pour prendre la tête des fourneaux. Résultat, L’ExtrA est entré cette année au guide Michelin, à la plus grande fierté des personnels et des deux cofondateurs, Mathieu Saint-Guilhem et Gonzague Peugnet.

"Il y a un enrichissement mutuel entre nos équipes et les convives, souligne Gonzague Peugnet. Ces personnes qui sont à des années-lumière du marché du travail peuvent, à certaines conditions, trouver leur place dans le milieu ordinaire, et elles sont sources de richesses comme vous ou moi. C'est vraiment une expérience à vivre et à partager."

Le chef de l'ExtrA, Philippe Joly, ancien second dans un étoilé, a fait le pari d'une cuisine gastronomique dans un restaurant inclusif. (COOKHEURE / L'EXTRA)

C'est la première fois en France qu'un restaurant de ce type-là est sélectionné dans le guide Michelin. S’il est le seul à figurer au Michelin, L’Extra à Reims n’est pas l’unique table inclusive à proposer de la très bonne cuisine : Chez Pierre à Marseille, L’Envolée de la Chrysalide à Saint-Nazaire, Papilles et papillons à Libourne, Le reflet à Nantes, La Belle étincelle à Paris (dont l’histoire a même été racontée au cinéma dans un film du même nom), ou encore les Cafés Joyeux qui sont désormais plus d’une quinzaine en France et en Europe.

Une rencontre lundi à Bruxelles

Les restaurants les plus renommés s’ouvrent aussi à l’inclusion. Ainsi Les Grandes Tables du Monde dont l’association fête cette année ses 70 ans. David Sinapian en est le président : "Nous avons des candidatures de personnes en situation de handicap, et on doit réfléchir à la façon de les intégrer dans nos établissements. Nous ne les mettrons jamais en situation inconfortable, où elles pourraient avoir des difficultés à faire leur travail. Mais des solutions doivent être trouvées pour en accueillir un maximum dans nos brigades. Et si demain le regard de tout le monde évolue sur le handicap, on aura réussi notre pari."

Les Grandes Tables du monde plancheront sur cette question ce lundi 10 juin, à l’occasion des rencontres qu’elles organisent à Bruxelles.

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