Attention au maquillage à la SNCF
C’est un document de 36 pages qui a fuité et créé un début de polémique sur les réseaux sociaux. Un livret accompagne la présentation des nouvelles tenues des agents de la SNCF. Il doit être présenté demain, mais il fait déjà du bruit. En cause, des conseils de maquillage donnés aux contrôleuses, et qui vont quand même assez loin. Il est leur est recommandé de mettre une crème hydratante tous les jours. Ou d’ajouter une touche de « blush bonne mine, pêche pour les peau mates, roses pour les peaux claires ». La SNCF indique même comment il faut l’appliquer : « avec un pinceau plat, de l’extérieur vers l’intérieur ». Sans compter les soins des mains, le choix des bijoux et des parfums.
Les hommes ne sont pas oubliés. Eux aussi ont droit à leur lot « d’astuces », pour reprendre la terminologie maison, pour bien s’approprier leur nouveau costume : tailler sa barbe ou sa moustache, s’attacher les cheveux s’ils sont longs…
Il y a quatre ans, la banque suisse UBS avait défrayé la chronique en entrant dans les moindres détails du code vestimentaire imposé à ses salariés. Elle demandait par exemple aux femmes de porter des sous-vêtements de couleur chair en dessous des chemisiers blancs, pour qu’il ne soient pas trop visibles. Au rayon "astuce", les salariés avaient droit à : « changez une fois par jour de chaussures : vous améliorerez votre performance au travail ».
Des prescriptions autorisées par la loi, si elles sont proportionnelles
La SNCF assure que son livret ne donne que des conseils et pas des consignes. Il ne s’agit pas non plus d’un règlement intérieur. Et donc a priori pas de sanction prévisible si on ne choisit pas le bon mascara ou si la cravate n’est pas nouée de la bonne façon.Il est rare qu’une entreprise aille aussi loin dans les détails de la tenue de ses employés.
Mais dans la loi, un employeur peut tout à fait demander à ses salariés, notamment ceux qui sont en contact avec les clients, d’adopter une certaine tenue. Il peut aussi interdire le bermuda ou les piercings. A condition que cela soit proportionnel. Selon le Code du travail, les restrictions doivent être « justifiées par la nature de la tâche à accomplir ». Pas plus. Les prescriptions vestimentaires sont courantes sur le lieu de travail. Mais on voit aussi, notamment du côté du Défenseur des droits, des recours plus nombreux devant la justice, pour licenciement abusif ou discrimination à l’embauche liés à l’apparence physique.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.