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Au travail, une mauvaise orthographe ne pardonne pas

On écrit de plus en plus dans le monde du travail. Et on fait de plus en plus de fautes. Des fautes qui peuvent avoir des conséquences redoutables, pour l’entreprise, et d’abord pour les candidats à l’embauche.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (illustration prétexte © Fotolia)

C’est au moment de l’embauche qu’une orthographe approximative ne pardonne pas. A compétences égales, un CV qui contient des fautes a trois fois plus de chances d’être rejeté qu’un autre, noté 20 sur 20. Les fautes de frappe ont aussi leur importance. Moindre toutefois : près de deux fois plus de chances d’être rejeté pour un CV qui en contient. Ces chiffres proviennent d’une thèse de doctorat en science de gestion de l’Université de Toulon. Un travail qui met en évidence que spécialement en France, on ne plaisante pas avec l’orthographe. Dommage, parce que justement, la copie des Français est maculée de rouge.

Entre 1987 et 2007, le nombre moyen de fautes par élève s’est envolé 

De 10 à 14 pour une même dictée. Cela tombe mal parce qu’au travail, on écrit de plus en plus. Soixante-dix pour cent des salariés sont désormais des rédacteurs quotidiens. Ce sont bien sûr les courriels qui sont en cause : on en envoie en moyenne 33 par jour. Là où c’est moins drôle, c’est que ces fautes coûtent de l’argent. Il a été prouvé que la présence de fautes sur un site internet détourne les acheteurs potentiels. Les recruteurs en déduisent :une motivation insuffisante et des valeurs qui ne sont pas en phase avec celles de l’entreprise. Un candidat fautif refuserait d’adhérer à l’autorité, il serait incapable de s’adapter à l’autre. Il manquerait même de savoir-vivre et ça c’est surtout vrai en France. On a une langue très difficile à maîtriser et nous sommes aussi impitoyables avec ceux qui se prennent les pieds dans ces chausses-trappes. Que l’on peut écrire indifféremment avec un ou deux "p", comme vous le savez.

Cette étude universitaire a été encadrée par le Projet Voltaire. C’est une entreprise lyonnaise qui a lancé un service de remise à niveau en orthographe. Trois millions de personnes l’ont déjà utilisé. On peut passer un test en ligne et obtenir un score, comme celui du TOEFL qui reflète votre niveau d’anglais. Afficher un bon score au Projet Voltaire sur votre CV est une ligne rassurante pour un recruteur. Et pour traquer les fautes, un bon truc : se relire en commençant par la fin. C’est beaucoup plus efficace !

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