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Bien éduqués, jeunes : qui sont les Français qui partent travailler à l'étranger

De plus en plus de Français choisissent de partir travailler à l'étranger. Une émigration qui concerne surtout les plus éduqués, mais qui reste loin derrière celle que connaissent la plupart de nos voisins.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Picadilly Circus, place emblématique de Londres (Grande-Bretagne). Photo d'illustration. (FELIPE TRUEBA / EPA)

Combien sont-ils ces Français partis travailler à l'étranger ? La direction générale du Trésor vient de se pencher sur leur sort et elle parle d'un peu moins de deux millions. Mais le ministère des Affaires étrangères table, lui, sur 2,5 millions. Et l'Insee dit de son côté qu'ils sont 3,5 millions. Toujours est-il que le nombre augmente très vite. Selon le Trésor, qui se base sur le bas de la fourchette, leur effectif a pris plus de 50% en vingt ans, et il a doublé en quarante ans.


Il n'y a pourtant pas de quoi pavoiser. On reste assez loin derrière la plupart de nos voisins. Un peu moins de 3% des personnes nées en France habitent à l'étranger. On reste deux points derrière les Allemands. Le taux est deux fois plus faible que celui du Royaume-Uni ou de la Suisse. Et six fois plus bas que des pays de l'OCDE - l'étude du Trésor s'est limitée aux pays les plus développés - comme l'Irlande et le Portugal.

Les plus diplômés partent plus volontiers

Les Français qui bougent sont les mieux éduqués. C'est très net : on enregistre trois fois plus d'expatriés chez les personnes diplômées de l'enseignement supérieur. Ils sont d'ailleurs à l'étranger bien plus souvent en emploi que ceux qui restent en France. S'ils partent, avait noté une étude de la Banque transatlantique, c'est surtout pour faire carrière. Parce qu'ils ont une opportunité de travail, parce qu'ils peuvent progresser professionnellement ou parce qu'ils vont mieux gagner leur vie.

La moitié des départs se font au sein de l'Union européenne, indique la direction générale du Trésor. L'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Espagne et la Belgique en tête. Vient ensuite le Canada et le Japon. Même si les plus jeunes ont leur propre tiercé gagnant : Irlande, Royaume-Uni et Japon. Les nouvelles règles qui s'appliquent depuis le Brexit vont changer la donne. Il faut désormais justifier d'une promesse d'embauche pour un emploi qualifié et avoir un salaire d'au moins 28.000 euros.

Est-ce que le fait que moins de Français partent à l'étranger, par rapport à d'autres pays, signifie qu'on est moins touchés par la fuite des cerveaux ? Cela signifie surtout, selon le Trésor, que les jeunes Français ont plus de mal à s'insérer dans le marché mondial du travail. Ca veut aussi dire que les salariés français d'entreprises multinationales ont moins tendance à bouger que les autres.

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