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C'est mon boulot. Crise sanitaire : un salarié sur deux en "détresse psychologique"

La "détresse psychologique" non traitée peut déboucher sur  des maladies psychosomatiques ou bien des addictions. Un numéro vert, le 0800 13 00 00, vient d'être mis en place pour répondre aux salariés qui ont besoin d'aide.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Une salariée atteinte de dépression et de déteresse psychologique. Photo d'illustration. (VANESSA MEYER / MAXPPP)

La détresse psychologique atteint un salarié sur deux, et elle est en hausse, selon un baromètre réalisé sur 2 000 personnes fin octobre. Près de 5% de l’échantillon se déclare même en burn outLa détresse psychologique, ce sont à la fois des symptômes de dépression et d’épuisement professionnel, précise le cabinet de conseil Empreinte humaine, qui en est à sa quatrième étude sur le sujet. Lorsqu’elle n’est pas traitée, prévient-il, elle peut déboucher sur des maladies psychosomatiques, de l’hypertension artérielle, des troubles anxieux, de la dépression ou des addictions.

Cette détresse psychologique serait donc en nette hausse en octobre par rapport à mai : plus sept points, et elle atteint 49% des salariés interrogés. 18% d’entre eux seraient même en "détresse psychologique extrême", précisent les psychologues. Et près de 5% sont en burn out sévère. Les managers sont les plus touchés, relève Empreinte humaine. Sur le burn out, ils sont deux fois plus à risque que les non managers.

Peur de contaminer et perte de sens

Alors que le gouvernement demande de continuer à pratiquer le télétravail, une bonne proportion ont peur de revenir au bureau. Ils sont un tiers à redouter de retourner dans l’entreprise. Même s’ils ont très largement confiance dans les mesures sanitaires prises par leur employeur, ils sont 60% à avoir peur de contaminer des personnes vulnérables. La moitié d’entre eux redoutent particulièrement les transports en commun et un sur cinq pensent que leurs collègues ne respectent pas les consignes sanitaires. Certains pointent également des tensions relationnelles, des jalousies qui seraient nées du fait des différences de traitement pendant la crise. Pour Christophe Nguyen, qui dirige le cabinet Empreinte humaine, la crise agit comme un révélateur des problèmes de climat de travail, de management et de relations dans l’entreprise. 

La crise a d’ailleurs eu un impact sur la façon dont les salariés perçoivent leur travail, avec un certain désenchantement, une prise de recul. Pour 42%, leur travail leur plaît moins qu’avant. Un tiers d’entre eux disent même que la crise leur a fait comprendre que ce qu’ils faisaient n’avait pas de sens pour eux. Du coup, un sur deux reste dans leur entreprise faute de trouver mieux.

Ils sont encore plus nombreux chez les télétravailleurs. Un télétravail qui augmente d’ailleurs le risque d’être en détresse psychologique. Le risque est de dix points supérieur chez les télétravailleurs à 100% du temps qui travaillent chez eux, par rapport à ceux qui travaillent à temps plein dans les locaux de l’entreprise. Le gouvernement a d’ailleurs mis en place un numéro vert pour tous ceux qui se sentent isolés en télétravail. Soixante-dix psychologues répondent 24 heures sur 24 au 0800 13 00 00.

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