C'est mon boulot. Etre "mono" en colonie de vacances attire toujours, malgré les horaires et la rémunération
Toute la semaine gros plan sur les métiers de l’été. Vendredi, celui d’animateur dans les colonies de vacances ou les centres de loisirs.
Etre animateur dans les colonies de vacances ou les centres de loisirs reste une activité difficile et peu payée mais qui continue malgré tout d’attirer les jeunes.
22 euros au minimum par jour, 30 à 35 euros en moyenne pour un nombre d’heures en principe de 48 heures au maximum mais qui en réalité va bien au-delà : animateur de colonie de vacances, de centre de loisirs ou de club pour enfants est un métier qui tient beaucoup du bénévolat. On attribue pourtant chaque année 70 000 diplômes du Bafa, le brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur d’accueil collectif de mineurs, pour environ 100 000 candidats.
Les "monos" ont une carrière de plus en plus courte
Le profil type du titulaire du Bafa : une jeune fille (80% des animateurs sont des animatrices) de 17 à 18 ans, déjà partie en colonie de vacances, sensible aux valeurs du milieu associatif et qui se destine à un métier de la sphère sociale, professeur des écoles, éducateur ou psychologue.
Les vocations sont toujours aussi nombreuses, mais certains accueils de loisirs dans les communes moyennes peinent à attirer des jeunes. Des jeunes qui exercent moins longtemps leurs fonctions d’animateur qu’auparavant. Pas plus de trois séjours dans leur "carrière". Des séjours également de plus en plus courts. Il y a trente ans, les colonies de vacances, c’était long et loin de chez soi. Aujourd’hui, c’est une semaine et c’est plus proche. Ce raccourcissement des "carrières" est compensé par une proportion plus grande d’animateurs qui en font leur métier principal, une tendance nouvelle dans le secteur. Le métier d’animateur se professionnalise, alors qu’il était l’apanage des étudiants il y a encore quelques années.
Les horaires à rallonge sont généralisés
Les horaires sont souvent lourds pour les animateurs. Cela a fait l’objet d’une bataille juridique. La Cour de justice de l’Union européenne avait condamné les pratiques françaises – des journées interminables – et le Conseil d’Etat avait dû y mettre bon ordre. En principe, les moniteurs de colonie de vacances ont droit à un repos quotidien de onze heures. Dans la pratique, c’est très différent. Comme ils ne peuvent pas se reposer onze heures de suite, parce qu’ils doivent être avec les enfants, on reporte leur temps de repos à la fin de leur mission. Il y a dans les faits très peu de contrôles et très peu de contentieux. Mais appliquer la réglementation suppose de raccourcir la durée du séjour et d’embaucher davantage de moniteurs. La conséquence a été souvent de rendre le séjour plus cher.
Pour en savoir plus sur ces métiers, rendez-vous sur le site du CIDJ.
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