C'est mon boulot. En Chine, les salariés ont la bougeotte
Cette semaine, C'est mon boulot se penche sur la vie quotidienne au travail à l'étranger. Mardi, la Chine, avec des salariés qui changent facilement d'entreprise et qui veillent de plus en plus à leur vie privée.
Ils changent d'employeur tous les deux ou trois ans, ils restent rarement plus de cinq ans. Les salariés chinois ont la bougeotte. Du coup, les directions d'entreprise se creusent la tête pour les retenir. Dernier argument à la mode : proposer à leurs troupes un air filtré. Venez travailler chez nous, vous respirerez mieux ! C'est comme ça que les entreprises chinoises du tertiaire attirent et retiennent les meilleurs éléments.
Les jeunes, notamment, y sont sensibles et demandent de plus en plus que soit respecté l'équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle. Une exigence qui a été diffusée par les entreprises internationales installées en Chine, explique-t-on par exemple à la Chambre de commerce et d'industrie à Shanghai. Les clubs pour pouvoir faire du sport après le travail fleurissent dans les grandes villes.
Les frontières entre la vie privée et le travail restent floues
Les salariés chinois, en particulier les jeunes passent beaucoup de temps sur les réseaux sociaux au travail. Ici c'est WeChat, avec ses 900 millions de membres, qui marche à fond. On y retrouve ses amis mais aussi ses relations professionnelles. Au travail, les Chinois le consulteraient tous les quarts d'heure. Tout comme ils pratiquent beaucoup les sites de e-commerce sur leur temps de travail. Il n'est d'ailleurs pas rare qu'ils se fassent livrer sur leur lieu de travail.
Il faut dire qu'ils y passent beaucoup de temps : 40 heures par semaine, mais avec très peu de vacances. Les entreprises accordent souvent une douzaine de jours de congés payés, c'est un argument pour fidéliser les salariés, mais il n'y a pas d'obligation en la matière. Contrepartie, les femmes partent à la retraite à 50 ans, et les hommes à 60.
Des rapports professionnels très hierarchisé
Autre particularité : les agendas sont très flexibles. Tout peut changer à la dernière minute. Impossible de planifier une réunion 15 jours à l'avance. Les annulations sont légion. Il faut en fait être très réactif et il n'est pas rare de se faire appeler par son chef dans la soirée ou pendant les week-ends. Le rapport à la hiérarchie est d'ailleurs emprunt de respect. On attend du manager qu'il soit un leader. Il y a peu de remise en cause de son autorité, même si ça change avec les nouvelles générations, qui prennent de plus en plus d'initiatives. Enfin, toujours d'après la chambre de commerce de Shanghai, l'égalité hommes-femmes est mieux respectée qu'en Europe, les inégalités salariales sont moindres et on compte en Chine nombre de femmes entrepreneurs très talentueuses.
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