C'est mon boulot. L'association des paralysés de France veut "dépoussierer" le système des quotas en entreprise
L'Association des paralysés de France pousse un coup de gueule. La loi qui oblige les entreprises à employer au moins 6% de travailleurs handicapés a trente ans cette année. Et on est toujours loin du compte.
Les entreprises ont beaucoup de mal à employer au moins 6% d'handicapés, comme les y oblige la loi. 3,3% dans le secteur privé, et mieux dans le public avec 5,1%. Mais au bout de trente ans on n'y est toujours pas. Faute d'appliquer ce quota de 6% les entreprises de plus de 20 salariés doivent pourtant acquitter une pénalité. Que beaucoup préfèrent payer. Y a-t-il de la mauvaise volonté de le part des entreprises ? Alain Rochon, président de l'Association des paralysés de France : "Ça n'est pas forcément de la mauvaise volonté, mais plutôt de la méconnaissance. Il y a encore 8% des entreprises qui n'ont pas fait l'essai d'embaucher une personne en situation de handicap. Faites l'essai et je suis prêt à parier que vous en serez content"
Les défenseurs des travailleurs handicapés assurent qu'ils sont plus engagés, plus motivés au travail que les valides. Alain Rochon, lui-même en fauteuil roulant : "Une personne en fauteuil roulant, comme moi, entre midi et deux heures, je ne vais pas faire les courses, je reste à mon bureau à travailler. Quand d'autres se mettent en retrait parce qu'ils ont une grippe, nous on a plutôt tendance à vouloir prouver que l'on est utile."
"Dépoussiérer" le dispositif
L'association des paralysés de France reconnait que la situation économique était différente en 1987, quand Jacques Chirac a porté cette loi. Et qu'il faudrait peut-être "dépoussiérer ce dispositif". Par exemple encourager davantage les entreprises à employer des personnes handicapés. Alain Rochon affirme que l'Inspection des affaires sociales planche sur un système de bonus-malus. Bonus qui récompenserait les sociétés les plus méritantes en la matière.
Autre alerte lancée par l'Association des paralysés de France, elle concerne la réduction du nombre de emplois aidés. Alain Rochon : "Pour nous, cette mesure est très grave, parce que le contrat aidé est un tremplin pour une personne très éloignée de l'emploi. Quand on voit que les personnes handicapées sont souvent des chômeurs de très longue durée, on se dit que même un contrat aidé reste important dans le dispositif de sortie du chômage." Un chômage important pour les personnes handicapées : 500 000 d'entre elles sont inscrites à Pôle emploi.
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