Carrière : 85% des salariés estiment que le télétravail a un impact négatif sur leur avancement
Le présentéisme, habitude bien française qui consiste à se montrer au bureau pour prouver que l’on fait de longues heures, a la peau dure. 23% des salariés ont peur d'être écartés d'une promotion à cause du télétravail, selon une étude.
Le télétravail aurait des conséquences inattendues. Pour quatre salariés sur dix, il pourrait bien avoir un impact sur le déroulement de leur carrière et pour leur avancement. Pour la quasi-totalité de ces salariés, soit 85%, cet impact serait négatif. Voilà ce qui ressort d’un sondage réalisé par le réseau social LinkedIn et dévoilé par le site de Capital. Plus de la moitié des salariés interrogés pensent que ceux qui sont vus régulièrement sur leur lieu de travail ont plus de chances d’être bien vus par leur patron et d’être favorisés. Pire, pour près d’un quart d’entre eux, 23% exactement, c’est loin des yeux, loin du cœur. Ils redoutent d’être écartés des décisions relatives aux promotions parce qu’ils sont en télétravail.
Les dirigeants d’entreprises trouvent que ces craintes sont fondées. Pas moins du tiers d’entre eux (32%) redoutent de voir apparaître au travail ce que Linkedin appelle un "biais de proximité". Une façon de favoriser les salariés qui viennent le plus souvent au bureau par rapport à ceux qui passent plus de temps en télétravail. Un biais qu’ils espèrent toutefois bien corriger. En demandant à leurs managers de faire preuve de plus d’empathie et de confiance (33% des patrons), et de ne pas se baser sur le temps passé sur le lieu de travail pour fonder leur opinion.
Pas plus de huit jours par mois au siège pour les salariés d'Unilever France
Certaines entreprises ont apporté une réponse claire à ce problème. Comme Unilever France, qui vient tout juste de mettre en vigueur son nouveau mode de travail. Une nouvelle façon d’articuler le travail sur site, au bureau, et à la maison. La règle est simple, il n’est permis de venir au bureau que, et strictement que, pour "brainstormer", c’est à dire avoir des réunions d’équipe et faire naître de nouvelles idées, pour avoir des relations sociales avec ses collègues et pour avancer sur des sujets de fond. Tout le reste doit se faire à distance.
D’ailleurs, les employés ne peuvent pas venir plus de huit jours par mois au siège, avec un minimum de un jour par semaine, pas plus. Plus la peine de se tracasser pour savoir si on sera bien vu. Mieux vaut, en réalité, ne pas être vu trop souvent.
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