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Covid-19 : avec la crise sanitaire, le travail des enfants en hausse, y compris en France

Actuellement, 160 millions d'enfants travaillent dans le monde. Et la France, qui est également concernée, vient de présenter un plan pour l'éradiquer.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Livreurs en attente d'une course à Paris, en avril 2020. (VANESSA DESCOURAUX / RADIO FRANCE)

Le phénomène était ces dernières années en recul continu et pourtant : la crise sanitaire a effet eu pour conséquence de mettre toujours plus d'enfants au travail. Ils sont désormais 160 millions dans le monde, soit une progression de plus de huit millions en quatre ans. Selon l'Organisation internationale du travail, il pourrait y avoir neuf millions d'enfants au travail de plus d'ici à la fin de l'année prochaine. C'est principalement dans l'agriculture, à 70%, mais aussi dans les services et dans l'industrie que les enfants travaillent.

La France n'est pas totalement épargnée par ce mouvement. Avec notamment une nouvelle forme de travail des enfants qui apparait : des mineurs sous-louent des comptes de livraison à vélo. Des collégiens sont concernés. L'autre forme de travail des mineurs concerne leur exploitation sexuelle, favorisée par les outils numériques. En 2020, le ministère du Travail a recensé 431 interventions de l'Inspection du travail relative à l'emploi des mineurs. Et chez nous aussi, le phénomène est en forte hausse : cette année, entre les seuls mois de janvier et de juin, déjà 546 interventions ont été recensées.

Une vigilance sur les sous-traitants à l'étranger

La France vient justement de s'engager dans un plan d'éradication du travail des mineurs. Cette semaine elle est devenue "pays pionnier" en la matière, rejoignant 25 autres États, surtout issus d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine. Il a fallu pour cela qu'elle se dote d'une "stratégie nationale d'accélération" pour éliminer ce fléau à l'horizon 2025.

Depuis 2017, les entreprises françaises doivent se doter d'un plan de vigilance pour s'assurer que, à travers leurs activités, elles n'entretiennent pas le travail des enfants dans d'autres pays. En faisant fabriquer par exemple des vêtements ou des jouets par des entreprises sous-traitantes qui emploieraient des enfants.

Les entreprises françaises vont être aidées dans cette démarche. L'application de cette législation peut en effet être améliorée, a estimé Anousheh Karvar, la déléguée du gouvernement français auprès de l'Organisation internationale du travail. Pour cela, il faut mettre à disposition des entreprises des outils, formations ou guides de bonnes pratiques. Un centre de ressources va être créé pour aider les entreprises à mieux surveiller leurs sous-traitants.

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