Covid-19 : la crise touche aussi les restaurants d'entreprise
Les cantines doivent se réinventer, avec le "click and connect" par exemple, et proposer de nouveaux produits.
L'extension du télétravail, recommandée par le gouvernement notamment dans les zones rouges, a un effet collatéral : elle met les restaurants d'entreprise dans une situation très difficile. Face à la crise, les cantines doivent se réinventer. Sur fond de mesures de sécurité très strictes.
Ces précautions, elles viennent d'être rappelées sur le site du ministère du Travail. Qui précise ce que le protocole sanitaire qui s'applique aux entreprises disait jusqu'alors. Première recommandation : ne déjeuner qu'avec les membres du même bureau ou du même service, pour éviter les brassages. Et limiter à six le nombre de personnes par table. Sans que les personnes puissent s'assoir face à face. On est invités à se placer en quinconce. Les nouvelles mesures gouvernementales, qui sont tombées en fin de semaine dernière, demandent à ce qu'une distance d'un mètre soit respectée à table comme dans les files d'attente. Et ailleurs, dans l'espace où l'on se déplace, qu'une jauge de quatre mètres carrés par salarié soit respectée. Interdiction de déplacer les tables et les chaises. Plus de fontaine à eau, mais des bouteilles individuelles. Plus de nourriture présentée en vrac, comme les salades ou les panières. Bref, beaucoup d'interdictions pour un moment de détente...
Les cantines désertées
Du coup les restaurants d'entreprise n'attirent plus les salariés, même les salariés qui sont présents dans l'entreprise – on ne parle pas de ceux qui sont en télétravail – boudent la cantine. Selon le directeur général d'Elior, l'activité de restauration d'entreprise est à la moitié de son niveau d'avant la crise, moins 50%. Sur ces moins 50%, 20% seulement sont imputables au télétravail.
Les cantines doivent se réinventer, proposer de nouveaux produits. Elior, l'un des géants du secteur, qui vient d'ailleurs de supprimer près de 1 900 postes – dont un millier sera reclassé dans d'autres branches – a présenté lundi 26 octobre ces nouvelles offres. Elles visent les salariés présents dans l'entreprise, mais qui désertent la cantine.
Pour eux, il y aura du "click and collect" : on commande sur son téléphone et on va chercher son plat chaud à un point de retrait. On le consomme ensuite dans une salle à manger, à l'extérieur ou à son bureau. Autre possibilité, des repas que l'on peut aller retirer dans un frigo connecté. Elior a passé des accords avec des enseignes comme Sushi Shop ou Daily Monop. Les produits sont en libre service dans ce frigo que l'on ouvre avec un badge. Au passage, on est alors en infraction par rapport au code du travail, qui interdit, dans un article un peu tombé en désuétude, que l'on mange sur un lieu affecté au travail.
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