Covid-19 : les entreprises de l'artisanat ont créé des emplois malgré la crise
Les entreprises artisanales ont recruté 28 000 personnes (+1,7%) alors que l'ensemble du secteur privé a supprimé des postes (−2%), selon le baromètre ISM-Maaf que franceinfo vous dévoile.
C’est une bonne surprise : les entreprises artisanales ont bien résisté à la crise. Elles ont même créé des emplois, après un gros trou d’air au deuxième trimestre de l’an dernier. Un deuxième trimestre marqué par un confinement strict, avec beaucoup de fermetures, ce qui a conduit à une réduction très nette des embauches dans le secteur artisanal : −32% par rapport à 2019, avec une pointe à −44% dans le secteur de l’alimentation.
Mais la crise a été de courte durée. Les autres trimestres montrent un beau dynamisme des recrutements. Et, sur l’ensemble de l’année, les entreprises artisanales ont créé des emplois : 28 000 exactement, soit +1,7%, quand l’ensemble du secteur privé fait −2%. C’est ce qui ressort du baromètre ISM-Maaf dont franceinfo vous dévoile les résultats en exclusivité.
En tête, le BTP et les métiers de bouche
Tous les secteurs de l’artisanat ne sont pas en aussi bonne santé. Il y a deux secteurs qui ont particulièrement bien résisté à la crise et qui tirent l’emploi vers le haut. Il s’agit en premier lieu du BTP (maçonnerie générale et construction, électricité, plomberie, travaux de finition du bâtiment, etc.). Après un premier confinement très difficile, ces métiers ont très vite rebondi. Les particuliers ont lancé des travaux pour leur domicile et le secteur a profité du mouvement pour la rénovation énergétique. Résultat, 3% d’emplois en plus par rapport à 2019.
L’autre secteur qui s’en est bien tiré, ce sont les métiers de bouche (boulangerie-pâtisserie, boucherie-charcuterie-poissonnerie, etc.), +3% également. Catherine Elie, la directrice des études de l’ISM, qui a produit cette étude, indique que ces deux ou trois dernières années, la boulangerie-pâtisserie artisanale a créé plus d’emplois que les hypermarchés.
Les coiffeurs et fleuristes à la peine
D’autres secteurs de l’artisanat sont plus à la peine, et ils ont détruit des emplois. −2% par exemple pour la coiffure et les soins esthétiques. Pour ceux-là, la crise s’est ajoutée à la crise. La coiffure était déjà mal en point depuis cinq ans et perdait des emplois salariés. Idem pour le commerce des fleurs. Mais pourquoi la coiffure, par exemple ? Toujours selon Catherine Elie, de l’ISM, les personnes âgées se sont détournées des salons en 2020, par crainte de la contamination. Une grosse clientèle. Et le quasi arrêt de l’événementiel en 2020 a lui aussi amené moins de personnes vers les salons de coiffure et chez les fleuristes.
Si l’an dernier, l’emploi dans les entreprises artisanales ne recule pas, c’est grâce notamment au chômage partiel et aux aides aux entreprises. La situation pourra être différente quand les perfusions seront coupées.
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