Cet article date de plus d'un an.

Dépression, anxiété, insomnies... Les ravages du travail partiel imposé lors du Covid-19

C’est la première fois qu'une étude s’intéresse à la situation des millions de salariés qui ont subi des périodes sans activité en raison de la crise sanitaire. Avec des conséquences grave sur la santé mentale.
Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des salariés portant un masque sanitaire dans un espace de co-working dans le quartier de La Défense, en octobre 2020. (CHRISTOPHE ARCHAMBAULT / AFP)

Le chômage partiel mise en place durant la crise sanitaire a fragilisé la santé des salariés qui l'ont subi, affirme une étude de la Dares (direction statistique du ministère du Travail). En avril 2020, l'institut rapportait que 8,4 millions de personnes avaient étaient placés en chômage partiel ou en activité partielle à cause du Covid-19. Une toute nouvelle enquête de la Dares révèle cette fois l'impact que ces périodes sans travail ont eu sur les salariés concernés.

>>  Génération Z : le malaise au travail ? Le débat du Talk de franceinfo

Selon l'institut statistique, la situation de celles et ceux dont, par exemple, l’établissement était fermé par l’administration pour des raisons sanitaires, est comparable à certains égards à une perte involontaire d’emploi, à un licenciement subi. Avec des conséquences graves sur leur état de santé. La Dares écrit que le contexte d’incertitude lié à l’activité partielle peut favoriser la crainte de perdre son emploi. Ainsi, 41 % des salariés placés en activité partielle ont déclaré un état de santé altéré, dans les mêmes proportions que celles qui se sont retrouvées au chômage contre leur gré.

Insomnie et consommation de médicaments

Les personnes en activité partielle ont connu des symptômes dépressifs pour 56 % d’entre elles, là encore quasiment autant que les chômeurs à cette même époque. Elles ont été plus nombreuses à connaître des troubles du sommeil. Elles sont 44% à avoir éprouvé des difficultés à s’endormir, à subir des réveils nocturnes ou précoces plusieurs fois par semaine voire tous les jours. Idem pour la consommation de médicaments.

En 2021, 12% des personnes placées en activité partielle prenaient des médicaments en lien avec des problèmes d’anxiété, de sommeil ou de dépression. Ce sont trois points de plus que chez les personnes qui ont conservé leur emploi. La Dares explique que ces salariés, qui ont pourtant conservé leur contrat de travail pendant la crise, se sont davantage sentis menacés par la détérioration de la situation économique liée à la crise sanitaire.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.