Emploi : les spécialistes de la cybersécurité de plus en plus demandés
L’Apec, l’Association pour l’emploi des cadres, vient de les classer parmi les métiers "formule 1", ceux qui connaissent le plus fort développement. Ce sont les spécialistes de la cybersécurité. Il en manquerait jusqu’à quatre millions dans le monde.
Le chiffre est repris par tous les spécialistes du secteurs. Le cabinet PWC parle d’une pénurie mondiale d’ingénieurs en cybersécurité pouvant se monter jusqu’à 3,5 millions en 2021. Guillaume Vassault-Houlières, le patron de YesWeHack, un champion rouennais du secteur, qui intervenait au cours de la soirée C’est mon boulot à Rouen de mardi 22 février, parlait de son côté de quatre millions de spécialistes manquants. Un chiffre que toute la profession reprend en chœur. Le New York Times, pour sa part, estime que si le taux de chômage parmi les travailleurs de la technologie est de 1,7%, il n’est que de 0,2% pour ceux qui ont une expertise en cybersécurité. De son côté, l’Association pour l’emploi de cadres, l’Apec, les a classé en tête des métiers qu’elle appelle "formule 1", ceux qui ont la plus forte progression par rapport à la période d’avant la crise.
Cette pénurie est due au fait que les entreprises se sont numérisées à toute vitesse, pendant la crise sanitaire en particulier, et que les cyberattaques n’ont jamais été aussi nombreuses. Et parce qu’on ne forme pas assez de spécialistes. Chaque année, ce sont quelques centaines d’étudiants qui sortent des licences et des masters pro, quand il en faudrait des milliers.
L’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, (Anssi) estime que seulement 25% des besoins en recrutement sont couverts. Et du côté des entreprises on se fait du souci : 88% d’entre elles estiment que leur système informatique n’est pas assez sécurisé.
Un cybercampus vient de voir le jour
Un campus cyber vient tout juste d’être inauguré à la Défense. C’est une tour de 26 000 mètres carrés, il doit devenir le vaisseau amiral de la cybersécurité à la française. On y trouvera organismes de formation, services étatiques, comme l’Anssi, gendarmerie et police, mais aussi des start-up.
L’objectif est d’en lancer une dizaine par an et pourtant les candidats boudent ces formations. Les métiers de la cybersécurité souffrent d’une mauvaise image et ils sont surtout beaucoup trop peu féminisés. Pour certains experts, l’avenir ne peut pas reposer sur la seule formation initiale, mais sur la reconversion de collaborateurs vers ces métiers très techniques.
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