Grèves à la SNCF : pour aller au boulot, le covoiturage s'organise
Pour beaucoup de salariés, la seule solution pour se rendre à leur travail quand la SNCF est en grève est le covoiturage. Un secteur qui se structure.
Les syndicats ont averti que la grève à la SNCF pourrait durer trois mois, deux jours par semaine, à partir du mardi 3 avril. Les salariés, en particulier en Ile-de-France, risquent d'en pâtir sévèrement. Pour beaucoup, la seule solution est le covoiturage. De nombreux services se développent justement ces derniers mois.
C'est l'embouteillage sur le secteur ! Le covoiturage entre le domicile et le travail intéresse beaucoup de monde. Après le leader BlaBlaCar qui s'est lancé l'an dernier sur ces courts trajets, c'est Waze, la start-up israélienne rachetée par Google, qui annonce son arrivée sur ce marché pour l'an prochain.
Un autre joueur de très haut niveau vient d'arriver. Il s'appelle Less. L'entreprise a été créée par Jean-Baptiste Rudelle, le fondateur de Critéo, l'une des rares "licornes" françaises, ces entreprises valorisées à plus d'un milliard de dollar. Une star mondiale. Less a réuni pas moins de 16 millions d'euros pour se lancer sur le covoiturage domicile-travail.
Pendant ce temps une autre start-up passe à la taille grand garçon. Il s'agit de Klaxit, dans laquelle la RATP avait déjà des billes. La Maif et Sodexo ont décidé d'y investir beaucoup d'argent. Sans oublier que la SNCF est sur le coup, avec sa filiale iDVroom, qui revendique 450 000 inscrits. En quelques mois seulement, le marché du "court voiturage" a littéralement explosé.
Des "lignes" sur les trajets les plus empruntés
Il y a deux modèles. Le premier défendu par Blablacar, Less et le futur Waze s'adresse directement aux utilisateurs. Il s'agit de créer des "lignes", comme il y a des lignes de bus, avec des points d'arrêt pour prendre des passagers. L'idée est que les conducteurs ne soient ni déviés ni retardés. Les passagers peuvent trouver ces lignes sur leur portable, qui leur permet aussi de dédommager le conducteur. Exemple de prix : quatre euros pour cinquante kilomètres entre Reims et Chalons-en-Champagne, l'un des terrains d'expérimentations de Blablacar. Ça marche fort : dans la Marne, c'est plus 25% de trajets tous les mois.
Des offres qui visent les entreprises
L'autre solution, c'est de passer par l'entreprise. C'est le modèle défendu par Klaxit ou encore Karos, une autre start-up qui fait son trou dans ce marché encore tout petit : 3% seulement des actifs y ont recours. Là, il s'agit d'offrir aux entreprises qui le souhaitent une plateforme, un service de covoiturage à leurs salariés. C'est très efficace. D'après Klaxit, 80% des inscrits trouvent des covoitureurs sur leurs trajets et à leurs horaires. Et si l'entreprise participe financièrement, c'est à dire rembourse tout ou partie des frais de covoiturage, alors l'adhésion des salariés est encore plus forte. D'ici au mardi 3 avril, il va peut-être devenu urgent de s'intéresser à ces nouvelles solutions.
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