L'absentéisme en très forte hausse en 2018
Un nouveau rapport, qui fait référence, fait état d'une forte montée de l'absentéisme, en particulier des arrêts longs.
L'absentéisme augmente très fortement en France. Une nouvelle - et très vaste - étude le confirme mardi 3 septembre. Avec deux tendances fortes : les arrêts de longue durée continuent leur progression... et les absences pour maladie touchent désormais les plus jeunes.
Le phénomène ne cesse de s'aggraver. Pas moins de trois études en sont arrivées à la même conclusion, ces jours derniers, mais celle de ce mardi est de loin la plus importante : le baromètre annuel du cabinet Ayming porte sur plus de 46 000 entreprises qui emploient plus de 2,2 millions de salariés.
De plus en plus d'arrêts longs
Un chiffre : le taux d'absentéisme en 2018 a augmenté de 8% par rapport à l'année précédente. On en est aujourd'hui à 18,6 jours d'absence par an et par salarié du secteur privé.
Et ce sont les arrêts longs qui augmentent le plus. Les arrêts de plus de trois mois augmentent encore plus vite que les autres : + 10%. C'est grave, parce que selon l'Igas, l'inspection générale des affaires sociales, la moitié des salariés qui sont arrêtés plus de six mois ne reprendront jamais le travail. "Les salariés qui sont arrêtés sur de la longue durée, plus de 90 jours, s'éloignent de l'entreprise. Ils se projettent moins que ceux qui sont en poste, ils recommandent moins leur entreprise, ils ont le sentiment d'être oubliés et ils ont du mal à imaginer leur retour. Plus un salarié est absent, plus il est en risque de désinsertion professionnelle", explique Fabienne Mestdagh, du cabinet Ayming.
L'autre tendance, c'est que l'absentéisme gagne du terrain chez les plus jeunes, même si les salariés les plus âgés sont nettement plus souvent absents que les autres. Et plus longtemps également. C'est du simple au triple. Malgré cette constante, le cabinet Ayming note en effet l'explosion des arrêts de longue durée chez les moins de 40 ans. "La génération des 40 ans et moins a un rapport au travail différent. Elle n'est pas moins engagée mais n'est plus forcément prête à sacrifier sa santé. Ils sont plus sensibles aux maux liés au travail et il y a une écoute médicale plus importante", ajoute Fabienne Mestdagh.
Les femmes plus que les hommes
Enfin, l'absentéisme reste nettement plus élevé chez les femmes que chez les hommes. En cause le travail plus souvent précaire, des postes plus exposés, notamment aux troubles musculo-squelettiques, les familles mono-parentales, dont le nombre augmente et enfin le fait d'aider un parent âgé ou malade, une charge qui incombe plus souvent aux femmes et qui génère des arrêts de travail.
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