L'emploi cadre a encore un léger vent en poupe cette année

L'année 2023 s'est achevée en fanfare pour l'emploi des cadres dans le secteur privé, avec un nombre de recrutements record.
Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une jeune femme en entretien de recrutement devant un directeur des ressources humaines. (Illustration) (MTSTOCK STUDIO / E+ / GETTY IMAGES)

La tendance pour l'emploi des cadres devrait rester positive en 2024, même si elle risque d'être nettement moins dynamique qu'en 2023.

franceinfo : Comment expliquer ce relatif tassement après le nombre de recrutements record de 2023 ?

Sarah Lemoine : Depuis l'automne dernier, le ralentissement de l'économie avait fait craindre un retournement du marché des cadres, avec d'éventuelles destructions de postes. Il n'en a rien été. D'après l'APEC, l'association pour l'emploi des cadres, l'année 2023 s'est soldée par un nouveau record historique. 330.000 cadres ont été recrutés, en CDI ou en CDD de plus d'un an. C'est 7% de plus qu'en 2022.

Cette année, les prévisions sont encore optimistes puisque 337.000 embauches sont envisagées. Donc cela continue d'augmenter, mais beaucoup moins fortement. Probablement parce que les entreprises anticipent une baisse de leurs investissements. Et quand elles investissent moins, elles recrutent moins. C'est la variable d'ajustement pour l'emploi des cadres.

337.000 embauches de cadres prévus cette année. Est-ce que tous les secteurs sont concernés ? 

Il y de fortes disparités, comme toujours. Plus de la moitié de ces embauches – 190.000 en tout – est prévue dans les services à forte valeur ajoutée. C'est-à-dire l'informatique, l'ingénierie et la R&D, les télécommunications, les activités juridiques, le conseil, la comptabilité, les banques assurances. 

L'industrie prévoit 47.000 recrutements de cadres, c'est 4% de plus que l'an dernier. Notamment dans les équipements électriques, l'automobile et l'aéronautique. En revanche, dans le secteur de la construction, qui traverse une crise historique, les prévisions d'embauches chutent de 30%. Comme dans l'immobilier d'ailleurs. Le commerce reste également fragilisé, à cause du recul de la consommation des ménages. 

Comment se répartissent ces prévisions d'embauches sur le territoire ?

Les deux places fortes sont l'Ile-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes. À elles deux, elles devraient accaparer 60% des embauches de cadres. 160.000 en Ile-de-France, région qui concentre beaucoup d'activités à forte valeur ajoutée, et de la R&D. 38.000 en Auvergne-Rhône-Alpes, pour les mêmes raisons, mais aussi grâce à son industrie de pointe dans l'électronique et l'optique, par exemple. 

Également dynamiques, les pays de la Loire et l'Occitanie. Ça décélère en revanche dans le Centre-Val de Loire, les Hauts-de-France et la Nouvelle-Aquitaine. À noter enfin que 6 recrutements sur 10 concerneraient des cadres, avec 1 à 10 ans d'expérience. La frilosité reste donc de mise pour les juniors et les seniors, "une aberration économique", affirme Giles Gateau, directeur général de l'APEC.  

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