Lutte contre le sexisme : des initiatives en faveur de l'égalité dans les entreprises, mais des réticences chez certains salariés hommes
En début de semaine, le Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes a publié son nouveau rapport sur l’état du sexisme en France. Six ans après la vague #MeToo, les résultats sont décevants. On apprend que le sexisme s’enracine, voir progresse. Les hommes restent beaucoup moins nombreux que les femmes à constater une inégalité de traitement entre les deux sexes.
Pire encore, cet écart de perception s’aggrave chez les 25-34 ans. Dans cette tranche d’âge, par exemple, deux tiers des hommes considèrent comme normal qu’un homme ait un salaire supérieur à sa collègue, à poste égal. Contre 12% des femmes du même âge.
D’où l’importance que les entreprises s’engagent sur le sujet
Il y a cinq ans, trois grands groupes ont lancé l’initiative #StOpE pour lutter contre le sexisme ordinaire dans le monde du travail. Ils ont été rejoints depuis par 267 entreprises et quelques grandes écoles. Les signataires s’engagent à mettre en place au moins une action par an pour sensibiliser les salariés.
Un jeu de rôle, une campagne d’affichage pour identifier les phrases sexistes, une conférence. Accompagner de manière personnalisée les victimes. Encourager les témoins à prendre la parole. Et sanctionner les comportements répréhensibles. Une formation en e-learning gratuite est mise à disposition de tous les adhérents. Quatre millions de salariés ont déjà été sensibilisés ou formés. Ils seront 400 000 de plus cette année.
Quels sont les résultats ?
Le deuxième baromètre du collectif a été publié en juin dernier. Il montre que la moitié des salariés des entreprises qui ont adhéré à Stop se déclarent plus attentifs aux propos et comportements sexistes ordinaires. C’est deux fois plus que la moyenne nationale.
Mais ce baromètre dévoile aussi une moindre adhésion des salariés hommes sur la question du sexisme. Brigitte Grésy, experte des questions d’égalité, y voit l’émergence d’une forme de fatigue ou lassitude. "Les hommes commencent à percevoir que les femmes perturbent leur chemin de carrière, et se disent que les actions positives en faveur du sexe opposé, ça commence à bien faire", explique-t-elle. "Il faut sans cesse réexpliquer et informer les salariés, ne jamais relâcher les efforts d’une année sur l’autre", affirme Anne-Laure Thomas, directrice Diversité du groupe l’Oréal, membre du collectif #StOpE.
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