La moitié des femmes cadres jugent difficile leur retour de congé maternité

La maternité est un bouleversement pour les parents. Mais comment les femmes cadres vivent-elles spécifiquement cette période dans leur entreprise ? Il existe très peu d’études. L’association pour l’emploi des cadres s’est penchée sur le sujet.
Article rédigé par Sarah Lemoine
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Trois quarts des mères cadres, jugent que le congé maternité a ralenti leur carrière, pendant plusieurs années. Peu d'études abordent cette question. (Illustration) (DIGITAL VISION / ABEL MITJA VARELA / GETTY IMAGES)

Trop de difficultés et pas assez d’accompagnement. Voilà le sentiment majoritairement exprimé par les 840 femmes cadres interrogées dans le cadre d'une étude de l'APEC. Elles ont mis au monde au moins un enfant, au cours des 10 dernières années, tout en devant rester disponibles et prêtes à relever des défis dans l’entreprise.

Première étape critique, l’annonce de la grossesse

Beaucoup de futures mères ne savent pas quand l'annoncer, et comment ; elles ont le sentiment de donner une mauvaise nouvelle, voire de trahir leur employeur. Et elles savent que la réaction, en face peut présager de la suite de leur parcours professionnel. "La maternité reste parfois réduite à une absence pénalisante par l’employeur, analyse l’Apec, et non une étape logique du parcours des femmes".

Deuxième étape critique, le retour de congé maternité

Il est jugé difficile par près de la moitié des femmes cadres. Difficile de faire face à la charge de travail, à cause de la fatigue, pour 70% des sondées. Difficile d’être aussi efficace et aussi engagée qu’avant. Difficile de retrouver sa place à son ancien poste pour 44%.

Soit parce que le remplaçant a récupéré une mission, les clients, soit parce qu’il y a surcharge de travail quand personne n’a assuré le relais. 71% souffrent d’une hausse de leur charge mentale, plus d’un quart dit que l’écoute et le soutien du manager s'est dégradé. Finalement, quand on demande aux femmes cadres si les entreprises aménagent réellement les choses pour favoriser leur retour, elles sont 71% à répondre non.

Des obligations légales parfois oubliées

Le Code du travail impose une visite médicale, un entretien avec l’employeur, mais aussi la possibilité d’allaiter pendant les heures de travail. Des informations rarement communiquées par les services RH, souvent par méconnaissance, parfois par rétention d’information.

Pour améliorer ces situations, Gilles Gateau, le patron de l’Apec, suggère aux entreprises de créer des protocoles aux différentes étapes de la maternité. Former les managers à l’annonce de la grossesse, pour éviter les réflexions culpabilisantes, mais aussi impliquer la femme dans le choix et la formation du remplaçant.

Favoriser la bienveillance et l’entraide au retour et discuter des conditions de travail. "Aujourd’hui, ça relève trop de la bricole" dit-il, même dans de grandes entreprises". Alors que trois quarts des mères cadres, jugent que le congé maternité a ralenti leur carrière, pendant plusieurs années.

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