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Le col blanc devenu plombier

"C'est mon boulot" avec tout l'été des portraits de "nouveaux entrepreneurs". Ils ont quitté leur vie de salarié pour créer leur boite... Aujourd'hui, Quentin, ancien cadre de la grande distribution, qui a choisi de devenir plombier en se formant avec les Compagnons du devoir.
Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Plombier : un métier très recherché © Petrik/fotolia)

Comment apprendre un métier manuel quand on a été col blanc pendant dix ans?

Pas facile quand on est un pur produit d'une école de commerce, et qu'on n'a pas envie de retourner au lycée... Réponse : en rejoignant les Compagnons du devoir.

"Je ne dirais pas qu'on est encore au temps des bâtisseurs de cathédrales, mais il y a un réel goût pour le travail de qualité. Il y a un investissement total de la part des élèves et des enseignants. On apprend un métier, on passe pas juste un diplôme à la fin de l'année".

Et le métier qu'a appris Quentin Fauchille, c'est celui de plombier-chauffagiste. Il vient de quitter son poste sur une rupture conventionnelle. Sans trop d'idée de reconversion. C'est en rencontrant des artisans qui ont opéré un virage à 180 degrés, un ancien comptable devenu électricien, par exemple, qu'il comprend tout le potentiel de l'artisanat. Il est marié, avec trois enfants, il lui faut du solide. Des discussions avec un plombier lui permet de voir que le métier a beaucoup évolué ces dernières années.

"Aujourd'hui, il y a toutes les énergies renouvelables, toutes les nouvelles réglementations, sur la construction neuve des bâtiments basse consommation, et j'avais besoin d'un métier qui puisse évoluer parce que juste poser des tuyaux c'était pas forcément ce qui me tentait le plus."

Il faut un an en alternance pour apprendre le métier. Une formation qui coûte plus de 7.000 euros, que Quentin finance lui-même. Il faut ensuite acheter un camion et de l'outillage. Sans compter les assurances auxquelles il faut souscrire. En tout 18.000 euros pour démarrer dans un métier où il faut sans cesse faire preuve d'inventivité. Quentin appelle ça son côté "MacGyver".

Mais le métier de plombier, comme tous les métiers de l'artisanat, c'est aussi du physique.  Le matin et le soir, il fait des assouplissements sur les conseils de son kiné. Ce qui ne l'empêche d'avoir des matins un peu difficiles.

"Les jambes, le dos, les bras : rien n'est épargné"

Quentin a rapidement trouvé des clients grâce au réseau familial et amical. Après le bouche à oreille fonctionne. Des gens disponibles, sérieux, souriants, on en manque toujours, assure Quentin. Il a commencé en novembre dernier et son agenda est déjà presque plein.

Démarrer comme plombier à 35 ans, après avoir pratiqué le management dans les grandes entreprises, ça a aussi ses avantages par rapport à la concurrence.

"J'arrive à faire des devis sans faire trop de fautes d'orthographe, à parler correctement, ça aide pas mal d'avoir un certain bagage universitaire."

Bien se former et débuter une activité d'artisan, dans un secteur en pénurie, c'est l'une des recettes du succès de ces nouveaux entrepreneurs comme Quentin Fauchille.

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