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Les femmes en télétravail plus à la peine que les hommes

Attention les femmes craquent. Le télétravail est plus difficile à vivre pour elles que pour les hommes. Une étude qui vient de paraître pointe les risques de décrochage des femmes dans l'entreprise sous l'effet de la crise.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une femme en télétravail. Photo d'illustration. (CLAIRE LEYS / FRANCE-BLEU DRÔME-ARDÈCHE)

La crise ne touche visiblement pas les femmes de la même façon que les hommes. D'un point de vue très pratique tout d'abord, cette étude menée par Ipsos pour le Boston consulting group auprès de 1 000 femmes et 1 000 hommes montre que les femmes sont 1,3 fois moins nombreuses que les hommes à avoir un espace isolé pour télétravailler. Et que, sans surprise, elles ont 1,5 fois plus de risques d'être fréquemment interrompues lorsqu'elles travaillent à la maison.


Elles doivent mener tout de front. À cette situation déséquilibrée s'ajoute la mauvaise répartition des tâches ménagères. Ce sont elles qui trient le linge et lancent une machine, qui repassent, qui nettoient les sanitaires, qui étendent le linge. À l'inverse, la charge des enfants est presque parfaitement répartie. Et ce sont les hommes qui bricolent et sortent les poubelles. Les femmes en télétravail sont 34% à s'estimer sur le point de craquer ou de faire un burn out. C'est 21 points de plus que les hommes. Pour les problèmes de sommeil, la différence est de 26 points en leur défaveur. Et les femmes sont 1,3 fois plus nombreuses que les hommes à déclarer être anxieuses. Du coup, ça affecte leur confiance en l'avenir. Seules 60% des femmes ont confiance en leur avenir professionnel, c'est 15 points de moins que les hommes. Les femmes reconnaissent d'ailleurs que pendant cette crise elles n'ont pas entretenu leur réseau et même qu'elles n'ont pas pris la parole en réunion. Sur la prise de parole en réunion, il y a une différence de 29 points entre les femmes et les hommes. Du coup, elles se sentent plus isolées que les hommes vis à vis de leurs collègues.

Le travail hybride à l'étude

Selon Jessica Apotheker, du Boston consulting group, qui a dirigé cette étude, il y a une peur que le covid nous ramène en arrière en matière de place des femmes dans l'entreprise. "Si les femmes de 25 à 40 ans décrochent, dit-elle, alors on n'aura pas la génération de dirigeantes qu'on espérait tous pour dans quelques années". Les entreprises, dit cette spécialiste, doivent être particulièrement attentives à la situation des femmes, et leur proposer, pour l'avenir, des modes de travail hybrides, avec une dose modérée de télétravail.

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