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Les salaires devraient continuer à grimper en 2020, mais moins vite que cette année

Une très vaste étude, que franceinfo révèle en exclusivité, fait le point sur ce que vont donner les augmentations de salaires l'année prochaine.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Une fiche de paie avec le détail des cotisations (DOMINIQUE GUTEKUNST / MAXPPP)

Un million de fiches de paye passées au crible. Les budgets salariaux de 400 entreprises étudiés : l’enquête annuelle de Deloitte donne en principe une bonne idée de l’évolution de nos salaires. Bonne nouvelle : ça va continuer à augmenter, un peu moins vite toutefois.

Les augmentations ont été de 2,8% pour les cadres et de 2,4% pour les non-cadres en 2019. Elles seront de 2,1% pour les cadres et de 2% pour les non-cadres l’an prochain. Une petite baisse donc, que l'on peut mettre sur le compte de la prime Macron, qui a été versée en 2019, selon cette étude, par 60% des entreprises, pour un montant médian de 456 euros. Avec une inflation faible à 1,3% en 2019, le pouvoir d'achat des salariés reprend donc un peu de couleurs. L'inflation est attendue à 1,7% pour 2020 selon l'OCDE.

Les PME vont plus augmenter leurs salariés que les grandes entreprises

Toutes les entreprises ne vont pas se comporter de la même façon avec les augmentations de salaire et l'une des tendances que relève cette étude, c'est que les PME vont avoir des budgets d'augmentation supérieurs à ceux des grandes entreprises. Pourquoi ? Pour combler une différence, tout d'abord. Il y a encore un écart de dix points entre les grandes entreprises et les PME. Deuxième raison : parce qu'il y a des tensions sur le marché du travail. Les petites entreprises, notamment en régions, ont du mal à recruter, à attirer et à retenir les salariés dont elles ont besoin. Elles doivent donc desserrer les cordons de la bourse pour se montrer attractives, explique Franck Chéron, qui a piloté cette étude pour Deloitte.
A noter qu'il y a aussi un écart de rémunération de l'ordre de 6% entre l'Île-de-France et les régions, là où se trouvent principalement les PME.

Réduction des inégalités femmes-hommes

Autre tendance, la réduction des inégalités femmes-hommes. Les femmes devraient bénéficier un peu plus d'augmentations que les hommes. C'est très modeste, +0,7%, mais c'est une tendance continue depuis huit ans que cette étude examine l'évolution des salaires. Les écarts se réduisent tout doucement chaque année, et à ce rythme-là, c'est-à-dire une réduction de 0,3% de la différence par an, on devrait atteindre l'égalité salariale dans dix ans. A noter que depuis hier matin, les entreprises de plus de 250 salariés sont soumises à l'index salarial, c'est-à-dire qu'elles doivent publier leur score sur 100 en matière d'égalité salariale. Une mesure qui devrait contribuer à la réduction des écarts.

Note de Conjoncture - Étude 2019 by Bonnin on Scribd

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