Les salariés seniors français n'ont pas la pêche
Les salariés seniors français sont parmi les moins heureux au travail en Europe. Si on prend les Pays-Bas, en tête de peloton, près des trois-quarts - 71% - des seniors s’y disent "souvent heureux au travail". En France, ils ne sont que 39% ! Nous sommes loin derrière le peloton de tête, et même bien en-dessous de la moyenne europénenne, quand on mesure le bonheur au travail des salariés de 55 ans et plus, d'après ce baromètre Edenred-Ipsos.
Les séniors se disent "mal-vus"
Comment expliquer que les seniors français soient aussi peu satisfaits de leur vie professionnelle ? D’abord parce qu’ils se disent "mal vus", "mal considérés". Sur cette question de l'estime qu'on leur porte, ils sont à 25 points en-dessous de la moyenne européenne ! Pour faire simple, ils ont l’impression qu’on les abandonne dans leur coin : seuls 39% d’entre eux pensent leur hiérarchie porte en réel intérêt à leur bien-être. Là encore, c’est bien loin de la moyenne européenne, qui se situe à 55% !
Deuxième faiblesse : les seniors français pensent que leur entreprise ne les aide pas à transmettre leurs savoir-faire aux plus jeunes. Pour 60% d'entre eux, l'entreprise n’encourage pas la transmission des compétences. Et c’est vrai que le mentoring, ce système qui consiste à permettre aux plus jeunes de bénéficier de l’expérience des plus anciens, n’est que très peu développé en France, contrairement à des pays comme l’Allemagne ou l’Autriche. Enfin, ils ne sont que 23% à penser pouvoir évoluer dans leur entreprise. Les trois-quarts se sentent bloqués, oubliés. Et du coup, seulement un sur deux se dit encore motivé pour les années qui les séparent de la retraite.
Manque de formation
Les recettes des meilleurs paraissent assez claires. Il y a d’abord la formation. En Suède, en Finlande ou aux Pays-Bas, on peut se former pendant toute sa carrière. Alors qu’en France, quand on dépasse 55 ans, plus moyen d’avoir accès à la formation. Quand on atteint cet âge, on a deux fois moins de chance qu’un jeune de partir en formation.
Les autres points à travailler, c’est l’amélioration des conditions de travail. Les usines allemandes, par exemple, on fait beaucoup pour adapter les postes aux salariés seniors, qui sont très nombreux. Et puis il y a la lutte contre les discriminations, très efficace au nord. En France, c'est l’âge qui reste de loin le premier critère de discrimination à l’embauche.
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