Les salons de coiffure n'arrivent pas à recruter
Il faudrait entre 10 000 et 12 000 coiffeurs de plus en France pour satisfaire la demande des salons.
Il est un métier qui n’arrive pas à recruter, parce qu’il ne se relève pas de la crise sanitaire : c’est celui de coiffeur. Il manquerait aujourd’hui au moins 10 000 coiffeurs en France. Les salons de coiffure sont restés fermés de longs mois pendant les confinements. Puis, ils ont fonctionné au ralenti pendant les couvre-feux. En 2020, les salons de coiffure ont perdu près de 20% de leur chiffre d’affaires, selon l’Union nationale des entreprises de coiffure (Unec).
Résultat, bon nombre des salariés de ces commerces dit non essentiels, comme dans l’hôtellerie-restauration, ne sont pas revenus dans les salons. Les salariés sont lassés des horaires à rallonge, du travail le samedi, du travail debout en permanence, des oreilles malmenées par le sifflement du séchoir et aujourd’hui les salons de coiffure sont en sous-effectif. Le président de l’Unec, Christophe Doré, affirme qu’il faudrait entre 10 000 et 12 000 coiffeurs de plus pour satisfaire la demande des salons.
Baisse du nombre d'apprentis après une réforme
Le problème existait avant la crise sanitaire. La coiffure manque chroniquement de bras, en particulier depuis une réforme de la formation qui date de 2013. Une réforme de l’apprentissage qui avait eu pour effet de diminuer le nombre d’apprentis dans la filière. Or il faut cinq ans pour former un coiffeur. Les effets de la réforme se perçoivent donc aujourd’hui.
Un phénomène aggravé par la montée en puissance des coiffeurs à domicile. Depuis la reprise, la grande tendance est de s’installer à son compte, en freelance, sans la structure pesante et coûteuse d’un salon. Les coiffeurs à domicile sont de plus en plus nombreux. Ils désertent les salons pour aller coiffer leurs clients à la maison, où ils sont d’ailleurs plus souvent en raison du télétravail. La coiffure à domicile représente plus d’un quart de l’activité du secteur. Une progression fulgurante. Le chiffre a été multiplié par plus de trois entre 2009 et 2020.
Pour remédier à cette pénurie de main d’œuvre, une restriction a été levée à l'été 2021 qui pesait sur le nombre d’apprentis. Désormais, un professionnel peut en encadrer deux, cela va dans le bon sens. L’État aide aussi l’embauche des apprentis avec des aides de 5 000 ou 8 000 euros selon l’âge de la personne embauchée. Reste aussi la question des salaires. Pour pouvoir les augmenter, la profession demande une baisse de la TVA de 20 à 10%.
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