Plus d'un salarié sur deux se dit en situation de fragilité
Une étude publiée jeudi montre que ces fragilités sont le plus souvent d'origine personnelle, mais peuvent aussi être d'origine professionnelle. Et la crise sanitaire a rajouté à ce tableau de nouveaux risques.
Difficultés financières, situation d'aidant familial, maladie grave, handicap, stress au travail... Ces situations de vulnérabilité concernent plus d'un salarié sur deux, selon ce baromètre Malakoff Humanis. Les salariés vulnérables se retrouvent partout : pas moins de 93% des chefs d'entreprise de plus de dix salariés ont parmi leur personnel des employés en situation de fragilité. Des fragilités qui sont le plus souvent d'ordre personnel, et que l'on emmène avec soi au travail : 42% des salariés sont concernés par ces problèmes qui sont, dans l'ordre, des maladies graves, le fait d'être aidant familial, de rencontrer de grandes difficultés financières et d'avoir des souffrances psychologiques.
Par rapport à la dernière vague de ce baromètre, réalisée il y a deux ans, ces fragilités personnelles sont en hausse. À l'inverse, les difficultés d'ordre professionnelles sont orientées à la baisse mais elles touchent quand même 33% des salariés. Il s'agit ici de l'épuisement, qui concerne 13% des personnes interrogées, de la perte de sens, en numéro deux, de conditions de travail éprouvantes et enfin de la difficulté à concilier vie privée et vie professionnelle.
La crise sanitaire a rajouté des difficultés à ces situations déjà délicates
La crise a bousculé les lignes en matière de vulnérabilité. Elle a accentué certains risques et en a fait émerger de nouveaux. Ainsi, les deux tiers des salariés déclarent s'être sentis fragiles devant le risque infectieux, pour eux-mêmes mais encore plus pour leurs proches. Ils craignent aussi, dans la même proportion, pour la perte de leurs revenus et aussi, même s'ils sont moins nombreux, pour leur emploi. Tout cela a des répercussions sur leur travail. Les salariés concernés par ces fragilités reconnaissent que, du coup, ils constatent une baisse de leur engagement et même de leur productivité.
Face à cela, comment réagissent les entreprises ? Les trois quarts des dirigeants assurent qu'ils ont mis en place des actions pour prévenir ou accompagner des situations de vulnérabilité. Et ils sont encore plus nombreux à le faire s'ils ont été eux-mêmes dans une situation de fragilité. Là, on passe à 84% de patrons qui agissent. Mais ce qui est sûr, c'est que de plus en plus de salariés attendent beaucoup de leur entreprise. Voire de plus en plus. Si l'on compare aux résultats d'il y a deux ans, il y a une nette progression, plus dix points, de la part de salariés qui attendent de leur entreprise qu'elle agisse pour régler leurs problèmes personnels.
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