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Pourquoi le congé paternité n’est pas pris par tous les pères ?

Même s’il comporte désormais une période d’arrêt obligatoire, Certains pères ne prennent pas leur congé de paternité. Quels sont les freins qui empêchent encore les nouveaux pères de faire une pause ? Une étude se penche sur cette question.

Article rédigé par Philippe Duport
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un homme donne le biberon à son bébé. (ANNE-SOPHIE BOST / MAXPPP)

Le congé paternité nouvelle version, depuis l’an dernier, c’est une partie d’arrêt de travail obligatoire, sept jours en tout, et 21 jours à prendre dans les six premiers mois de l’enfant. Problème : tous les pères, loin de là, ne prennent pas ces jours optionnels. Une étude du Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Cereq) met en lumière les freins à la prise de ce congé. Ils tiennent notamment au niveau de revenus. On note des réticences pour les plus bas et les plus hauts salaires.

Le recours au congé paternité est au plus faible aux deux extrémités. Il est au plus bas chez les pères aux revenus les plus modestes, qui sont tout de même deux tiers à prendre leur congé. Il est plus faible aussi chez ceux qui gagnent le mieux leur vie. En revanche, chez les revenus intermédiaires, situés entre 2 500 et 2 900 euros, les jeunes papas acceptent en masse de s’arrêter de travailler pour accompagner l’arrivée de l’enfant. Selon le Cereq, c'est parce que les plus bas revenus redoutent les conséquences de la prise de congé sur leur carrière professionnelle. Et pour les plus hauts salaires, c’est parce qu’ils exercent un poste de direction et donc se sentent davantage indispensables.

La taille de l'entreprise compte aussi

Mais d’autres facteurs influent sur la prise du congé paternité. Ainsi le recours au congé est trois fois plus faible chez les pères qui ont moins d’un an d’ancienneté dans leur entreprise par rapport à ceux qui ont au moins deux ans de présence. La taille de l’entreprise joue aussi. Dans les entreprises de plus de 200 salariés, on prend plus volontier son congé de paternité que dans les plus petites structures. Enfin le fait d’être en CDI joue très favorablement, et le recours au congé paternité est au plus faible chez les indépendants qui, parce qu’ils sont plus faiblement indemnisés, boudent cette possibilité de s’arrêter de travailler.

Le niveau d’études joue également. Les pères titulaires d’un bac+3 ou plus ont deux fois et demi de chance en plus de recourir au congé de paternité optionnel que ceux qui n’ont qu’un bac. Le phénomène marche aussi quand c’est la maman qui est diplômée : quand la mère a fait plus d’études que le père, le congé de paternité est pris deux fois plus souvent.

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