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C'est mon époque. Que faire des invendus alimentaires ?

Un loi prévoit de réduire les effets du gaspillage alimentaire en incitant les commerces à valoriser les invendus. Mais on est encore loin du zéro gaspi.

Article rédigé par franceinfo, Sophie Auvigne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Rayon de charcuterie dans une grande surface. (MAXPPP)

Le gaspillage alimentaire représente 29 kg par an et par habitant. Depuis deux ans et la loi Garot sur les invendus, les commerces ont fait des progrès

L’image a marqué. Vous vous souvenez ces poubelles remplies d’aliments aspergés d’eau de Javel. Une image qui date d’avant 2016, avant la loi Garot qui oblige les commerces à donner leurs invendus aux associations, grâce à quoi on a distribué 10 millions de repas chaque année. Les plus pauvres y ont gagné mais les commerces aussi, et le baromètre Comerso avec Ipsos mesure pour la première fois cette valorisation des invendus.

La loi Garot a poussé les magasins à mettre en place en moyenne plus de cinq actions pour réduire le gaspillage, à commencer, très en amont, par une meilleure gestion des stocks. Pour passer commande, les chefs de rayon se font aider par des logiciels en fonction de l’historique des ventes. Pour éviter le trop-plein, les distributeurs ont réduit leurs gammes de produits et sensibilisé leur personnel grâce à un coach, voire les clients eux-mêmes.

"Stickage" et petits prix

Les consommateurs, eux, sont aiguillés vers certains produits. On attire le chaland comme un aimant grâce au prix. Quand un produit approche de la date de péremption, on lui colle une étiquette fluo bien visible, un petit prix rond, entre 30 et 50% moins cher, et ça se vend. Six clients sur dix sont intéressés. Du coup, tout le monde s’est mis au "stickage".

Le don se fait une fois la date de péremption dépassée, la loi l’exige. Mais la grande distribution met en avant la dimension sociale de cette générosité contrainte. D’abord pour les équipes des magasins, qui assumaient de moins en moins la destruction d’aliments encore consommables, et puis pour les consommateurs eux-mêmes qui demandent à leurs commerçants plus de transparence et de responsabilité. C’est tout bénéfice pour l’image des supermarchés.

On peut encore faire des progrès. Par exemple pour la collecte, il faut plus de camions frigorifiques, plus de moyens en général pour les associations bénéficiaires. Certains commerces ne donnent pas par peur de problèmes sanitaires. Il n’empêche que ce système français est regardé par toute l’Europe où on jette encore 80 à 90 millions de tonnes de nourriture chaque année. Alors pourquoi ne pas élargir cette règle française à tout le continent. Une pétition dans ce sens a déjà reçu plus d’un million de signatures sur le site change.org.    

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