Acquitté, levez vous !
L’une des affaires judiciaires les plus marquantes ressurgit devant les assises à Rennes, l’une des plus sordides aussi, avec des enfants accusés, d’autres violés par leurs parents, des adultes bafoués, un juge Burgaud quasiment sous l’emprise d’une maman manipulatrice et terrifiane Myriam Badaoui.
Si une personne n’aurait raté ce procés pour rien au monde, c’est bien Florence Aubenas. A l’époque, la grand reporter travaille à Libération . Outreau deviendra une grand partie de sa vie. Elle se revoit, aller au premier procès à Saint-Omer, avec une valise de documents, "Il n’y avait pas de clés USB " , dit-elle. A présent , il y en a, ce qui ne l’empêche pas de trainer un gros sac a dos, avec un classeur bleu à l’intérieur, un bijou dans lequel la journaliste, désormais au journal Le Monde , a répertorié des centaines d’actes judiciaires. Elle les connait par cœur, à force de les avoir retournés dans tous les sens, nuit et jour, avant d’écrire un livre sur Outreau.
Un acte un peu fou, en tout cas dangereux. "Je ressassais tout, car je ne pouvais absolument pas me tromper, c’était impossible, je ne le devais pas. J’ai écrit en étant certaine que cette histoire de reseau pédophile était fausse, rien ne collait ". Le risque était énorme, mais "C’était faire mon métier que de le dire ". Il y a 15 jours, elle est retournée dans le Pas-de-Calais, rencontrer les deux garçons qui se font face aujourd’hui. Jonathan, le fils de myriam Badaoui, et qui a subi des horreurs avec ses parents, et Daniel fils, acquitté et accusé de viols.
"C’est dingue de les voir ici. C’est très tendu, électrique dans la salle d’audience. Les deux sont des victimes de quelque chose, c’est douloureux de les voir là ".
Deux jeunes fracassés, nez à nez, au milieu des fantômes de cette abominable histoire.
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