Cet article date de plus de huit ans.

Beurk la Seine...

Quelle année chargée, triste, dure (les attentats, les grèves, les manifs, l’euro). On commence à chercher des idées de grandes vacances. Un salon du tourisme innovant avait lieu aujourd’hui à la Cité du Design, à Paris. Récit.
Article rédigé par Nathalie Bourrus
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (L'horrible année… tendue, triste, bouleversante. Pour faire passer la pilule, partir, manger, aimer...loin © Getty Images)

Urgence : faire tout autrement, faire oublier cette année folle. Partir, manger, dormir, aimer… différemment. Tout, pour faire passer la pilule amère, de l’année écoulée. L’horrible année… tendue, triste, bouleversante. J’arrive à ce salon et je fonce sur un groupe de nanas. Elles sont assises, devant un tableau blanc. Partout, des post-it. Il y a écrit : "Sur un catamaran… sur un paquebot…sur une ile…" Du rêve en barre.

Beurk la Seine

Je regarde à l’extérieur, au travers des baies vitrées. Ah zut, je n’aurais pas dû. Je tombe nez à nez, avec cette Seine, d’une couleur, comment dire, peu colorée. Un vert marron, pas franchement joli. Je détourne le regard. Les filles cherchent des idées pour les nanas solo. L’une d’elle : "Ah oui… On peut proposer des envies de partage…Il y a une forte envie de cela, j’ai l’impression ". Partager ? Mais oui, bien sûr ! Une autre : "Mais il faut savoir, avec QUI partir ? " Dans ma tête : un mec sympa, des potes pas journalistes, des copines loufoques. Une autre : "Un ex, pourquoi pas ?"

Beurk l'Ex

Beurk ! Quelle idée… Pire que la couleur de la Seine. "On a le droit de bien s’entendre, avec son ex !", insiste la fille Solo, un peu raide. Dans ma tête : "Ben oui, mais ce n’est pas une raison, pour en faire un élevage… " Bon alors, elles sont où, les bonnes idées, mesdames ? Et là, j’entends : "Il faut une partie avec les enfants ".

Oh nan nan nan, pas eux ! L’Ex, les enfants... Pourquoi pas ton patron ? Je change de stand, attirée par quelque chose qui flotte. Ou qui vole, je ne sais pas. C’est quoi ça ? Une cabane volante ? Non, là, j’ai dû prendre un petit coup de chaud. Il n’a quand même pas fait 35 degrés sur Paris, aujourd’hui ! Faut pas charrier ! On se ressaisit. Ce ne sont pas des cabanes volantes mais… flottantes ! Pour y accéder, il faut emprunter un ponton. Je me vois, dans une pub, pieds nus, en tunique légère, marcher lentement, sur ce ponton de bois, jusqu’à ma demeure.

Beurk mes kilos

J’ai soudain, perdu TOUS mes kilos pris au cours de cette horrible année. On aurait dit que tout était beau, calme, serein. L’Homme qui m’y attend. Même mon enfant est là (mais il est tranquille, oui, on aurait dit que je l’avais autorisé à venir…) Tiens, un spa, au milieu de l’eau. Ah, mais là,  on me dit qu’on est en : Franche-Comté ! C’est où ça, déjà ? "Vers Vesoul ", me dit-on. Et ça recommence, on me casse mon rêve. "T’as voulu voir Vesoul, et on a vu Vesoul… " Ca y est, j’ai la chanson de Brel dans la tête. Ma cabane volante ou flottante, je sais plus…serait donc dans l’Est ?

Yes, ma cabane

Donc, si on résume ce salon : je pars, avec mon Ex, mon enfant, mon patron, dans l’Est ? Mais mince ! C’est par ou la sortie, de cette horrible année ? " On va en bâtir d’autres, du côté d’Avignon en principe", me dit le créateur des Cabanes des Grands Lacs… "Et peut être, en Aquitaine ". Ouf, me voilà rassurée. Je me mets alors à courir, telle une dingue, sur ce ponton magique. J’en oublie mon enfant et mon ex par la même occasion. Je grimpe, en solo, dans ma cabane volante. Bye Bye… Ça, c’est la vie, Autrement

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