C'était comment ? Alstom et les grilles arrachées
C'est toujours la colère, chez les Alstom. Ils ont manifesté, ce mardi 27 septembre, à Saint-Ouen, près de Paris. Nathalie Bourrus y était.
Des grilles arrachées. Une petite variante de la fameuse chemise arrachée, celle d'un cadre d'Air France violemment ôtée par des salariés d’Air France en octobre dernier (incident pour lequel des salariés sont jugés, à partir de mardi 27 septembre à Bobigny).
Devant le siège d'Alstom, à Saint-Ouen, ça fleure bon la merguez, et la CGT. La centrale est en première ligne. Tellement devant que Philippe Martinez, le leader à moustache, est resté sur le site toute la matinée.Tellement en "front line" que les grilles de l'entrée n’ont pas pu résister a la fougue de la CGT.
"Allez, prend le poteau j’te dis ! "
Moi : "Vous me parlez ? "
Le militant : "Mais non, pas vous ! " Il se marre. "Enfin, si vous pouvez nous aider, faut pas s’gêner ! "
"Heuuu…" J’hésite… (Dans ma tête : la mini trouille de l’arrachage de chemise).
Une bière à la main, un autre hurle : "Attention, l’arbre, il va péter !... Allez, filmez pas ça, s’il vous plaît, ce n’est pas bon à montrer…" Face à 20 smartphones et 30 photographes, la puissance de la CGT est à ce moment-là, légèrement mise à mal. "On se laissera pas faire ! Y’en a marre des patrons qui s’engraissent ! ", crie l’un d’eux.
Ça gagne combien, un vigile ?
Un fumigène part. Ça s’agite et ça bosse… Et hop, deux grilles arrachées. "Heureusement qu’on fait des trains plus solides que leurs grilles ! " lance un salarié. Humour CGT, mais je n’ai pas le temps de rire aux éclats car j’ai les tympans crevés, par les sifflets et les klaxons.
Des militants se retrouvent sur un muret à l’intérieur du site. Le drapeau rouge flotte. Face à face, avec les vigiles : "Allez, les emmerdes pas ! Ils sont comme nous ces gars-là…" "Tu parles ! Ça gagne combien, par mois, un vigile, ici ?" Réponse de ma part, après renseignement : 1 084 euros. Le militant CGT, déçu : "Vraiment ? Ah c’est pas tellement."
Là encore, la puissance de la CGT connaît des petites failles, dans son petit a priori. Passons. C’est la fougue qui parle. Un homme me pousse. Il arrache un autre morceau de grille et me le passe. Les bras chargés, je m’exécute. Pas trop le choix, à vrai dire, prise en tenaille. Et je me redis : c’est un mal, pour un bien. Ouf, pas de chemisier arraché, de toute la journée ! Bon, faut juste mettre un peu la main à la patte. On me pardonnera cet acte, quasi complice, destiné uniquement (je le répète) a rester correctement vêtue. Mais qui vois-je ? Nicolas Dupont Aignan.
Oh là là ! je vous le dis : cet homme mené une vie dangereuse ! A sa place, je me méfierais. Pas sûr, pour lui, de garder son costard impeccable. A moins… je ne sais pas, de donner un coup d’main à la CGT.
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