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C'était comment ? Les pro-Valls à fond les manettes

Chaude ambiance entre Manuel Valls et Benoît Hamon. A l’Assemblée nationale, les pro-Valls s'arrachent les micros. Nathalie Bourrus y était.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Bernard Cazeneuve (à droite), Premier ministre, à l'Assemblée nationale, mardi 24 janvier, en compagnie de Frédéric Cuvillier, député du Pas-de-Calais. (MAXPPP)

C’était… il faut sauver le soldat Valls. Souvenez-vous, l’histoire du soldat Ryan. Un film de Steven Spielberg, dans lequel il fallait aller sauver un soldat pendant le débarquement en Normandie.

"Et on est nombreux à être présents !", me dit un député vallsiste.

Moi : "Sans doute, mais il va falloir que les électeurs se déplacent dimanche, surtout."

Lui : "Et qu’est ce qui les en empêcherait ?"

Moi : "Peut-être ce couac sur le décompte des bulletins de vote au premier tour ?"

Lui : "Oh écoutez, ça suffit avec ça ! Il faut arrêter de ternir ce primaire de la gauche. C’est un cafouillage, on l’a reconnu, c’est tout !"

Voix basse

Je sens monter l’adrénaline de cet homme qui sait pertinemment que ce cafouillage peut peser. Ça peut tellement peser qu’un autre homme a cru bon de se présenter devant les journalistes. J’ai nommé le très discret Bernard Cazeneuve.

Il est arrivé à l’improviste. Forêt de micros et caméras, immédiatement collés à lui. Il a suggéré aux électeurs de se déplacer, et leur a demandé d’aller défendre le bilan du quinquennat. L’homme le plus discret au monde, à la voix la plus basse jamais entendue… a-t-il été audible ?

Le 8 mai, il sera trop tard

"On verra, attendez, ça va… Il y a encore une petite semaine… on s’active, vous savez !", me rétorque un autre sauveur du soldat Valls. "Attention, le 8 mai, faudra pas pleurer ! Il sera trop tard pour aller manifester contre François Fillon, ou Marine Le Pen !", me dit un parlementaire vallsiste, encore un.

"En tout cas, dans ma circonscription, on fait le maximum, on va aller voir les gens toute la semaine, il faut leur parler, clarifier."

Moi : "Et vous pensez qu’ils vous écoutent, les électeurs ?"

Lui : "Ben, quand même… on est leurs élus."

"Oui, bien sûr. Mais avec le choix Hamon, on a le sentiment qu’ils ont pris le large. Comme des affranchis. Ils écoutent encore les consignes de vote de leurs députés ?"

Lui, pas très content du tout : "Les choses changent c’est vrai, mais bon quand même ! On ne peut pas tout jeter, comma ça, d’un coup !"

Dans la peau d'un gagnant

Dans cette Assemblée nationale où grouillent les lieutenants du soldat Valls, l’ambiance se tend encore un peu plus, quand on demande ceci : "Et vous soutiendrez Benoît Hamon s’il arrive en tête dimanche ?"

"Attendez, chaque chose en son temps ! Manuel Valls, il est dans la peau d’un gagnant ! Donc, jusqu’à dimanche, la question ne se pose pas !"

Allez, je jette l’éponge. Et je les laisse, là, tous, affairés, autour de ce soldat. Celui qu’il faut aller chercher, et ramener vers les vivants, à n’importe quel prix.

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