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C'était comment ? Un déjeuner avec Agnès b

Agnès b expose une partie de sa collection au Musée national de l‘histoire de l’immigration, à Paris. Une créatrice de mode qui adore les artistes. Nathalie Bourrus a dejeuné avec elle.

Article rédigé par franceinfo, Nathalie Bourrus
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
La créatrice de mode Agnès b. (FRED TANNEAU / AFP)

C’était... la femme aux 10 000 histoires. Agnès b, celle qui a inventé le fameux petit gilet a boutons pression, les vêtements sobres, et faciles à porter, a une passion pour les artistes.

"Les artistes sont la jeunesse… et j’adore la jeunesse !" Les phrases sortent, comme ça, de la bouche d’Agnès b. Elles fusent, mais d’une voix douce et calme. Je ne sais pas comment elle fait, pour mixer le tout. Pour moi, c’est ça, le mystère Agnès b. Non seulement, elle m’a fait fait claquer pas mal de fric, pour ses fameux petits cardigans à boutons pression, surtout au moment où je n’en avais pas. Mais, en plus, cette femme, mère de 5 enfants, qui a 16 petits-enfants, et qui est 2 fois arrière-grand-mère, aime les gens.

J’acheté des œuvres, uniquement parce que j’aime la personne qui l’a créé

Agnès b.

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"Keith Haring par exemple, je l’ai découvert a une soirée, à new York… personne ne le connaissait. Il était là, avec son tee short blanc, il vendait lui-même ses œuvres" raconte Agnès b.

Moi : "Et Basquiat ?"

"Ah Basquiat, c’était juste avant sa mort… Il était tout jeune". Toujours cette jeunesse, qui la travaille, qui la traverse. Au milieu de l’expo, dans ce magnifique palais: des petites croix en bois, des photos d'enfants, des sacs plastiquent.

"C’est une œuvre d’Annette Messager, une amie." Annette Messager n’est autre qu’une grande dame de l’art contemporain. Agnès b passe d’une interview à l’autre, elle virevolte, en oublie son sac, le retrouve, fait tomber sa broche. "C’était à ma grand mère", lâche t elle.

On descend au rez de chaussée. On va déjeuner. Un déj de filles…  Nous nous retrouvons à 4, agglutinées autour d’elle. Elle va au buffet

Moi : "Vous mangez sain ? Je veux dire, bio ?"

Question ridicule, à 2 francs, je l’avoue. Mais je me demande comment on a 75 ans, et toujours cet air de jeune fille. "Sain ? Je sais pas trop. À mes petits-enfants, je dis le bio c’est beurk !" Elle rit. On se rassied. Nous, les 4 filles, toujours agglutinées sur elle.

"Et Picasso, vous l’avez connu ?"

Elle : "Ah Picasso. C’était le jour de mon mariage, à la mairie d’Antibes, j’avais 17 ans." Et elle raconte, encore et encore… Agnès b, la femme aux 10 000 histoires.

Sa prochaine ? "Les migrants, Calais… c’est insupportable, il faut faire quelque chose", dit-elle.

Moi : "Il faut y aller, il faut voir."

Elle : "Mais si j’y vais, je vais y rester, c’est ça mon problème."

Et ce sera Agnès b, la femme aux 10 000, et une, histoires. .

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