Des chômeurs sous surveillance
Les aider, les suivre mieux, ne pas les laisser abandonner leur quête d'emploi, redynamiser leurs recherches. Tous les mots sont bons pour justifier cette décision, et tenter d'endiguer le soupçon de flicage qui entoure ce contrôle renforcé. Pôle emploi, dont on promet de grands changements et une meilleure organisation depuis des lustres, sait bien que la mise en place ne sera pas simple. Voire périlleuse.
L'organisation prend les devants. Elle suggère que les contrôleurs soient protégés: qu'ils ne s'occupent pas des demandeurs d'emploi de la commune où ils vivent. Ou encore, dans le cas où ils ont été "conseillers" auparavant: qu'ils ne gèrent pas leur zone de compétence antèrieure. Devant une agence Pôle emploi, l'une des plus importantes de Paris, des chômeurs apprennent la nouvelle.
Un peu blasés, parfois rongés par l'amertume, ils encaissent la mesure. Les plus jeunes sont plus agaçés, car "on attend avant tout une véritable aide de Pôle emploi. Les conseillers sont parfois, même souvent, dépassés. Et on ne les voit quasiment jamais, en plus". D'après le dispositif de contrôle, ils les verront peut être davantage. Un espoir surgit, avec à l'horizon un rêve: un regain d'humanisation, de proximité et de confiance. En revanche, les nouveaux contrôleurs interrogeront le demandeur d'emploi par questionnaire, puis par téléphone, enfin en face à face "si le doute persiste". Ça, c'est assez sec.
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