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"Empêchez le gouvernement de dormir !"

La Loi sur le travail continue de faire des remous. Les étudiants et les lycéens restent mobilisés. Ils ont l’intention de manifester, jeudi prochain.
Article rédigé par Nathalie Bourrus
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Des étudiants de l'université de Paris-Tolbiac  © MaxPPP)

Paris, faculté Paris I, à Tolbiac.  L' AG de ce mardi matin s'est achevée, peu avant 16h. Interminable...

Sur l’estrade, une jeune fille s’époumone : "Les médias sont à l’extérieur. La présidence de la fac ne veut pas les laisser entrer. Pour ou Contre les laisser venir ?!!"

Dans l’amphi, bondé : "Pas de médiaaaaas !"

Hum… ça commence bien…je me tasse légèrement, ni vue ni connue

Un garçon : "Moi, je suis Pour les medias ! Il faut des images de cette AG !"

Le rêve de l'union étudiants-travailleurs 

Dans les rangs, une fille passe, et compte le nombre d’étudiants présents. Je me tasse un peu plus. La fille sur l’estrade : "Bon, on vote"

Puis : "Ok, les médias peuvent entrer !"  (Les caméras, au final, n’en auront jamais l’autorisation… elles resteront derrière les grilles de l’entrée, jusqu’au bout)

Il est déjà près de 13h. Les débats n’ont toujours pas démarré. À ma droite, une étudiante souffle. Un cheminot va la réveiller. Il a été invité par les jeunes. Il vient de la Gare d’Austerlitz. Applaudissements. 

Sur un tableau noir, les noms de ceux qui prendront la parole, est inscrite à la craie. Le défilé va commencer. 

Une fille tente une percée: "Il faut s’unir avec les travailleurs ! On est allé voir les cheminots : leur planning pourrait changer 24 heures avant leur prise de service !"

Applaudissements. Et encore, et toujours : le rêve de la grande révolution… le rêve de l’union étudiants-travailleurs… ce rêve que mai 68 avait raté

"On pourrait partir avec eux, dans le cortège jeudi" 

Maigre proposition. Ma voisine continue à dormir.  Un militant du NPA, également à l’UNEF, prend le micro : "Ce gouvernement, il a peur ! Ça doit nous encourager, pour nous mobiliser !"  Ouaiiiiiiihhh. 

Applaudissements. Il ne crie pas, il hurle. "Y’en a marre des CDD ! Y en a marre des contrats de Merde ! Y’en a marre de cette précarité !"  L’amphi est chauffé à blanc. La tension monte. Les gens tapent des pieds. Même ma voisine se réveille. Le militant, hyper aguerri, ne s’arrête plus. "Ras l’bol de ce gouvernement ! Qu’il dégage !"

Ca y est, la révolution est en marche, me dis-je… Sur l’estrade, la fille qui dirige, demande à chacun de ne faire que 2 minutes au micro

Allez, on vote, dit elle: "Pour ou Contre les 2 minutes ?"  Dans ma tête: c’est pas vrai ?! On va voter pour ça ?. Je commence à fatiguer. À quand les débats ? Une fille réclame un projet de société. Un prof demande, autre chose que des petites AG.  Peine perdue. Un militant du Parti de Gauche prend le micro. Encore un pro de la scène. "Ils nous méprisent depuis trop longtemps !"

La voix est belle et cassante. Vibrante. "Mais cette fois ci, on va gagner !" Tonnerre d’applaudissements. "Eux, ils nous empêchent de rêver ! Nous, on va les empêcher de dormir ! Parce que le Futur, il est à nouuuuuuuus !!!"  Un tribun, hors pair. Qui, au final, ne dira rien. Ma voisine est partie. Depuis longtemps

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