C'était comment ? Hollande, à fond à fond à fond
François Hollande a prononcé un discours à la mi-journée, salle Wagram, à Paris. Un homme en campagne. Mine de rien.
C’était… l’heure de l’apéro. L’apéritif politique, j’entends. Non non, on a rien bu, je vous le promets. L’apéro avec, clairement, un avant-goût de campagne électorale. Dans cette salle, pleine à craquer (pleine de militants, et d’apparatchiks du PS)… François Hollande nous a servi quelques boissons tantôt sucrées, tantôt vitriolées. Mais, avant lui, il y a eu les amuse-gueule. Les chauffeurs de salle. À commencer par Thierry Pech. Le patron du think tank Terra Nova a embrayé sur la démocratie, sur le privilège de la liberté. Et le chef de l'Etat nous a emmenés en voyage.
Le terrorisme est comme une mouche, il est faible…
Il y a 2 500 ans, citant Périclès : "Ne nous irritons pas sur nos voisins". Un bon chauffage de salle, sur le thème de la main tendue, s’opposant d’emblée à ceux qui attisèrent les feux entre les religions. Le ton est donné, la charge, sonnée.
2ème chauffeur de salle : Gilles Finchelstein, le directeur de la fondation Jean Jaurès.
"Le terrorisme est comme une mouche, il est faible…", nous dit-il. "Une mouche qui pénètre dans l’oreille de l’éléphant…jusqu’à ce que l’éléphant s’énerve…" Rires dans la salle. "Beaucoup d’éléphants sont en train de perdre la raison…et ces éléphants ne pas des socialistes" (Rapport à l’expression, bien connue : les éléphants du PS). Double rire dans la salle... bien chauffée. Finis les amuse-gueule ! Hum... vivement l’apéro.
François Hollande arrive à la tribune. Applaudissement à tout rompre. Les gens debout, un vrai meeting.
La démocratie vaincra… les démocraties gagnent toujours les guerres
"La démocratie vaincra… les démocraties gagnent toujours les guerres". Tel un père de la nation, le chef de l’Etat va se lancer dans un discours, épais, et enveloppant, évoquant le sang-froid nécessaire, face à la menace terroriste. "Ils battent la campagne… et leur imagination est sans limite", lance t-il. François Hollande va tâcler systématiquement les propositions de Nicolas Sarkozy, notamment les internements administratifs dans des camps, pour les terroristes. Ou encore les législations de circonstance sur le Burkina. L’apéritif est de plus en plus long, et empreint de solennité. "La France, c’est une idée, regardée, espérée, dans le monde". "N’en doutons pas". Apothéose. "Je ne laisserai pas la France être abimée, réduite." "Je ne laisserai pas la France s’altérer, dans les prochains mois, dans les prochaines années."
Là, à moins d’avoir de très très gros problèmes auditifs, je pense que François Hollande a sonné la fin de l’apéro. Le repas qui va suivre, se promet d’être sanglant.
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