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Inondations à Longjumeau : "On a eu peur"

La crue de la Seine est en passe d’être résorbée. Les habitants d’Ile de France se remettent, tout doucement, de leurs émotions. Comme dans l’Essonne. A Longjumeau, effroi rétrospectif.
Article rédigé par Nathalie Bourrus
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Une partie de la ville de Longjumeau avait dû être évacuée © MaxPPP)

Que ce lundi était lourd... Lourd, comme ce temps, lourd, comme ces 21 degrés bourrés d’humidité, affichés à la pharmacie de Longjumeau. Lourd, lourd, comme ces petits bras affairés, à repousser l'eau encore et encore. "Oui, le geste parait interminable, c’est vrai ", sourit l’homme.

Rictus de lassitude

Il pousse l’eau, de l'eau marronnasse, à grands coups de balai, à côté, trois bureaux dessus : des dizaines de dossiers trempés. "C’est incroyable, de vous voir faire ça, vous particulièrement : on vous attendait plutôt ailleurs " Lui : "Je ne vous le fais pas dire ! " Car l’homme est assureur, installé à Longjumeau, dans l’Essonne, depuis tout juste trois semaines. Ironie du sort, sorte d’arroseur arrosé, trois semaines à peine. "Les ordis son foutus. L’eau est monté à 1 mètre…  Vous voyez, jusque-là… Mais bon, au siège, ils ont tout en stock, heureusement. " Il relève la tête, regarde autour de lui

Incrédule

"Quelle galère quand même ! " Un soupir long, comme ce lundi, un lundi si lourd. Je le quitte. Juste à côté, l’hôtel brasserie Le Cadran. Je pensais voir le patron. Personne. Par un bout de fenêtre, j’aperçois la grand salle : le sol carrelé regorge d’eau marronnasse. J’attends un peu : personne. Je longe la rue Michel Vincent. Nous voilà dans le bas de Longjumeau, le plus atteint. Partout, des pompiers et des voitures de dépannage. "C’est par là ", leur indique une dame, avec son petit cabas sous le bras. Ils embarquent une voiture, puis deux, puis toutes… "Ben, elles sont fichues, à jeter ."  Moi : "Ah bon ? On peut pas les réparer ? "

La peur

Elle : "Non… Tout l’électronique est attaqué… Elles ont baigné dans l’eau depuis mercredi ." La dame sort son portable. "Tenez, regardez les photos… Là, c’est derrière notre immeuble… C’était l’horreur, ça montait. Vous voyez les plots, là, dans la rue. Eh ben, on les voyait plus ! Ca montait, ca montait ." Je la regarde, elle est toute tremblante. Là, ce sont ses larmes qui montent, une peur rétrospective l’envahit, comme un effroi. "Là, vous voyez,  ils avaient mis des sacs de sable, comme à la guerre. Fallait calfeutrer… C’était comme si on était ailleurs. " En ce lundi lourd, comme cette dame, j’étais bien à Longjumeau , dans l’Essonne mais en fait, non. J’étais ailleurs très loin, sur une terre trempée. Et qui a encore froid et peur.

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