L'ideal belge
Vu l’actualité et les push qui ne cessent de tomber sur une opération en cours à Bruxelles. Ajouté à cela : la Une du journal Le Monde sur la police belge, décriée. Je me suis dit que le rendez-vous serait annulé. Et bien, pas du tout ! "Car, a dit l’ancien premier ministre belge, il faut maintenir les agendas, pour ne pas plier".
Une certaine façon de voir les choses
Arrivée à quelques pas de la Résidence de l’ambassadeur de Belgique, je me prépare à ouvrir mon sac, bien évidemment
Mais non, pas la peine. J’entre, dans cette jolie demeure, située en plein Paris, comme dans un moulin. Je tombe sur l’ambassadeur :
Moi :"Je m’attendais à ce que ce soit annulé… vous devez être très sollicité"
Lui : "Oui oui, j’étais sur France info d’ailleurs ce matin..."
Moi : "Ah très bien… mais sinon, vous n’êtes pas trop froissé, par toutes les critiques sur vous, les Belges ?"
Lui ; "Oh vous savez…ce n’est pas l’idéal, ailleurs, non plus"
Moi : "Ailleurs ?..."
Lui : "Bon, ben oui… ici, en France… dans les banlieues…ce n’est pas l’idéal…"
J’aime bien ce terme, complétement désuet, surtout face à la situation dramatique que nous vivons.
L'ideal belge
Moi : "Tout de même, l’ancien maire de Molenbeek, a l’air d’avoir pas mal fermé les yeux…"
Lui : "Oh celui-là ! Il faudrait vraiment qu’il arrête de s’exprimer !"
L’homme, dont nous parlons est, rappelons-le, violemment pris à partie, sur sa gestion de la ville pendant 20 ans…
Qu’il ait besoin de se défendre, me semble à peu près, normal. C’est donc, une fois encore, une certaine façon de voir les choses. Fin de la petite discussion. Nous entrons dans la salle. Très très peu de presse. Ils ont eu tort, de ne pas venir, car ils ont raté, LE rendez-vous le plus décalé, de l’année. Face à nous : trois Belges : l’ambassadeur, l’ancien Premier ministre de Belgique et le président d’un centre de réflexion (qui est à moitié belge). Tour à tour, ils vont nous présenter ce livre, "Transitions démocratiques", dans lequel des hommes sont interviewés. Hommage à l’Afrique du sud, à l’Espagne, à la Pologne.
Daesh, partout
Mais très vite, on en vient au sujet, obsessionnel : la Syrie. Pendant que les push d’actu tombent non-stop, sur les portables, (y compris sur cette Une du Monde, sur les grosses défaillances de la police belge), nos trois amis boivent les paroles de la syrienne Bassma Kodmani, qui revient de Genève. Plus elle parle, plus le ciel s’assombrit… plus Daesh est là, partout
Plus les push d’actu tombent, sur les portables. Plus nos amis les Belges réalisent, la mélasse, à laquelle désormais ils n’échapperont plus.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.